de cette maladie, dont des tachés blanches et accidentelles
dénotent la présence.
Les murènes dont nous parlons sont sujettes, ainsi
que plusieurs autres poissons, et particulièrement ceux
que l’homme élève avec plus ou moins de soin, à
d’autres maladies dont nous traiterons dans la suite de
cet ouvrage, et dont quelques unes peuvent être causées
par une grande abondance de Vers dans quelque
partie intérieure de leur corps, comme, par exemple ,.
dans leurs intestins.
Pendant la plupart de ces dérangemens , lorsque les
suites peuvent en être très-graves, l’anguille se tient
renfermée dans son terrier, ou, si elle manque d’asjle,
elle remonte souvent vers la superficie de l ’eau ; elle
s j agite, va, revient sans but déterminé, tournoie sur
elle -même, ressemble par ses mouvemens, à un serpent
prêt, à se nojer et luttant encore un peu contre
les flots. Son corps enflé d’un bout à l’autre, et paf-l'à
devenu plus léger relativement au fluide dans lequel
elle nage, la soulève et la retient ainsi vers la surface
de l’eau. Au bout de quelque temps, sa peau se flétrit
et devient blanche; et lorsqu’elle éprouve cette altération,
signe d’une mort prochaine, on dirait quelle He
prend plus soin de conserver une vie quelle Sent ne
pouvoir plus retenir : ses nageoires se remuent encore
un peu ; ses jeux paraissent encore se tourner vers les
, objets qui l’entourent : mais sans force, sans précaution,
sans intérêt inutile pour sa sûreté, elle s’abamdonne,
pour ainsi dire, et souffre qu’on l’approche;
qu’on la touche, qu’on l’enlève même sans qu’elle
cherche à s’échapper '.
Au reste, lorsque des maladies ne dérangent pas
l’organisation intérieure de l’anguille, lorsque sa vie
n’est attaquée que par des blessures, elle la perd assez
difficilement; le principe vital paraît disséminé d’une
manière assez indépendante, si je puis emplojer ce
mot, dans les diverses parties de cette murène, pour
qu’il ne puisse être éteint que lorsqu’on cherche à
l’anéantir dans plusieurs points à la fois ; et, de même
que dans plusieurs serpens et particulièrement dans
la vipère, une heure après la séparation du tronc et de
la tête, l’une et l’autre de ces portions peuvent donner
encore des signes d’une grande irritabilité.
- Cette vitalité tenace est une des causes de la longue
vie que nous crojons devoir attribuer aux anguilles,
ainsi qu’à la plupart des autres poissons. Toutes les
analogies indiquent cette durée considérable, malgré
ce qu’ont écrit plusieurs auteurs, qui ont voulu limiter
la vie de ces murènes à quinze ans, et même à huit
années: et d’ailleurs nous savons , de manière à ne pouvoir
pas en doutèr , qu’au bout de six ans une anguille
ne pèse quelquefois que cinq hectogrammes que des
anguilles conservées pendant neuf ans n’ont acquis * 3
1 Lettre, déjaeilée, du citoyen Scptfontciines*
3 Actes de l’académie de Stockholm, Mém* de Hans Rederstrocm►