les déguisemens que l’art a pu produire, et même sous-
les dissemblances plus ou moins variables et plus ou,
moins considérables que la Nature a créées dans les.
différens climats , il séra toujours aisé de distinguer la-
morue non seulement des autres jugulaires de la première
division des osseux, mais encore de tous les«
autres gades pour peu qu’on- veuille rappeler les.
caractères que nous-allons indiquer.
Gomme tous les poissons de son genre , là morue a
la tête comprimée ;• les je u x , placés sur les côtés ,.sont
très-peu rapprochés l’un de l’autre, très-gros, voilés par
une membrane transparente ; et cette dernière conformation
donne à l’animal la faculté de nager a la surface
des mers septentrionales , au milieu des montagnes
de glace * auprès des rivages couverts de nejge
congelée et resplendissante , sans être ébloui par la
.grande quantité de lumière réfléchie sur ces plages
boréales .- mais hors de ces régions voisines du cercle
polaire , la morue doit voir avec plus dé difficulté que
la plupart des poissons dont lès jeux ne sont pas ainsi
recouverts par une pellicule diaphane; et de là est
venue l’expression d'yeux de morue dont on s’est servi
pour désigner des jeux grands, à fleur de tête, et
cependant mauvais,.
Les mâchoires sont inégalés en longueur :1a supérieure
est plus avancée que l’inférieure ,. au bout de
laquelle on voit pendre un assez grand barbillon. Elles
sont armées toutes les deux de plusieurs rangées de
0c>- 7aOï
d'ents fortes et aiguës. La première rangée en présente
de beaucoup plus longues que les autres; et toutes ne
sont pas articulées avec l’un des os maxillaires , de
manière à ne se prêter à. aucun mouvement: plusieurs
de ces dents sont au contraire très-mobiles, c’est-à-dire,
peuvent être, comme celles des squales , couchées et
relevées sous differens angles, à la volonté de l’animal,
et lui donner ainsi des armes plus appropriées à la
nature, au volume et à la résistance de la proie qu’il
cherche à dévorer.
La langue est large , arrondie par-devant, molle et'
lisse : mais on voit des dents petites et serrées au palais
et auprès du gosier.
Les opercules des branchies sont composés chacun-
dè trois pièces, et bordés d’une bande souple et non«
ciliée..Sept rajons soutiennent chaque membrane branchiales
Le corps est alongé , légèrement comprimé, et revêtu-
d’écailles plus grandes que celles qui recouvrent
presque tous-les autres gades. La ligne latérale suit
à peu près la courbure-du dos jusque vers les deux
tiers de la longueur totale du poisson.
On voit sur la morue trois grandes-nageoires dorsales.
Ge nombre de trois, dans les nageoires du dos , distingue
les gades du premier et du second sous-genre ,
ainsi que l’indique le tableau qui est à la tête de cet
article; et il est d’autant plus remarquable, qu’excepté
tes espèces renfermées dans ces deux sous-genres, les