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sont très-rapprochés l’un de l’autre. On a écrit qu’ils
étoient garnis d’une membrane clignotante : mais nous
nous sommes assurés que ce qu-’on a pris pour une telle
membrane , n’est qu’une saillie du tégument le plus
extérieur de la tête , laquelle se prolonge un peu
au-dessus de chaque oei l , ainsi qu’on a pu l’observer
sur le plus grand nombre de raies et de squales.
L’ouverture de la bouche est très-grande; les lèvres
sont épaisses , les mâchoires hérissées de plusieurs petites
dents , et les mouvemens de la langue assez libres.
On voit à l’extrémité des os maxillaires un aiguillon
divisé en branches dont le nombre paroît varier.
L’opercule branchial n’est composé que d’une seule
lame : mais il est attaché , ainsi que la membrane branchiale
, à la tête ou au corps de l’animal, dans une si
grande partie de sa circonférence , qu’il ne reste d’autre
ouverture pour la sortie ou pour l’introduction de l’eau,
qu’une très-petite fenteplacée de chaque côté au-dessus
de la nuque, et qui , par ses'dimensions, sa position et
sa figure, ressemble beaucoup à.un évent.
L’ouverture de l’anus est beaucoup'plus près delà
tête que de la nageoire de la queue. La ligne latérale
est droite.
Sur le dos s’élèvent dèux nageoires : la plus voisine
de la tête est composée de quatre ou de cinq et même
quelquefois de sept rajons. Le premier est si alongé et
dépasse la membrane en s’étendant à une si grande
hauteur, que sa longueur égale l’intervalle qui sépare
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la nuque du bout de la queue. Les trois ou quatre
qui viennent ensuite sont beaucoup moins longs, et
décroissent dans une telle proportion ,-que le plus souvent
ils paroissent être entre eux et avec le premier
dans les mêmes rapports quedes cordes d’un instrument
destinées à donner,par les seules différences de leur lon-
gneur,les tons ut, ut octave, sol, ut double octave', et-
mi, c’est-à-dire, l’accord le plus parfait de tous ceux que
la musique admet. Au-delà, deux autres rajons plus
courts encore se montrent quelquefois et paroissent
représenter des cordes destinées à faire entendre des
sons plus élevés que le wz/; et voilà donc une sorte de
ljre à cordes harmoniquement proportionnées , qu’on
a cru , pour ainsi dire, trouver sur le dos du callionjme
dont nous parlons ; et comment dès-lors se seroit-on
refusé à l’appeller lyre ou porte-lyre * P'
Les autres nageoires , et particulièrement celle de
lanus et la seconde du dos , qui se prolongent vers
l’extrémité de la queue en bandelette membraneuse ,
ont une assez grande étendue, et forment de larges surfaces
sur lesquelles les belles nuances de la ljre peuvent,
en se déployant, justifier son nom àe callionyme. Les
A la membrane des branchies 6 rayons-.
à la première nageoire dorsale , dè 4 3 7
à la seconde nageoire du dos- 10
a chacune des-pectorale» 18
à chacune des nageoires jugulaires &
a,celle de l’anus 10;
à. celle de la qjieue, qui est arrondie .L 9/