brunâtres, et fréquemment dorées5 la première nageoire
dorsale est presque toujours noire*.
On trouve dans son intérieur et auprès du pylore,
sBgg moins huit appendices ou petits cæcum.
La vive habite non seulement dans la Méditerranée,
mais encore dans l’Océan. Elle se tient presque toujours
dans le sable, ne laissant paroître qu’une partie
de sa tête; et elle a tant de facilité à creuser son petit
asyle dans le limon, que lorsqu’on la prend et qu’on
la laisse échapper, elle disparoît en un clin d’oeil, et
:s’enfonce dans la vase. Lorsque la vive est ainsi retirée
dans le sable humide, elle n ’en conserve pas moins la
faculté de frapper autour d’elle avec force et promptitude
par le moyen de ses aiguillons et particulièrement
de ceux qui composent sa première nageoire
dorsale. Aussi doit-on se garder de marcher nud-pieds
sur le sable ou le limon au-dessous duquel on peut
•supposer des vives : leurs piquans font des blessures
très-douloureuses. Mais malgré le danger de beaucoup
souffrir , auquel on s’expose lorsqu’on veut prendre
ces trachines , leur chair est d’un goût si délicat, que
l ’on va très-fréquemment à la pêche de ces poissons, et •*
•* A la première nageoire dorsale 5 rayons,
à la seconde 24
.à chacune des nageoires pectorales 16
,à chacune des jugulaires 6
à la nageoire de l’anus
.h celle de la queue, qui est un peu fourchue, rS
qu’on emploie plusieurs moyens pour s’en procurer un
grand nombre.
Pendant la fin du printemps et le commencement
de l’été, temps où les vives s’approchent des rivages-
pour déposer leurs oeufs, ou pour féconder ceux dont
les femelles se sont débarrassées, on en trouve quelquefois
dans les manets ou filets à nappes simples, dont on
se sert pour la pêche des maquereaux. On emploie1
aussi pour les prendre, lorsque la nature du fond le
permet, des dréges ou espèces de filets qui reposent
légèrement sur ce même fond, et peuvent dériver avec
la marée.
On s’efforce d’autant plus de pêcher une grande
quantité de vives, que ces animaux non seulement
donnent des signes très-marqués d’irritabilité après
qu’ils ont été vidés, ou qu’on leur a coupé la tête, mais-
encore peuvent vivre assez long-temps hors de l’eau,
et par conséquent être transportés encore en vie à
d’assez grandes distances. D’ailleurs, par un rapport
remarquable entre l’irritabilité des muscles et leur
résistance à la putridité, la chair dès trachines vives ne
se corrompt pas aisément , et peut être conservée pendant
plusieurs jours, sans cesser d’être très-bonne à--
manger; et c’est à cause de ces trois propriétés quelles-
ont reçu le nom spécifique que j’ai cru devoir leur'
laisser.
Cependant , si plusieurs marins vont sans cesse à 1§?
recherche de ces trachines, la crainte fondée d’être“