qui ne puisse servir à la nourriture de l’homme, ou
des animaux.
Leur langue fraîche et même salée est un morceau
délicat; et voilà pourquoi on la coupe avec soin, dès
le commencement de la préparation de ces poissons.
Les branchies de la morue peuvent être emplojées
avec avantage comme appât, dans la peche que 1 ou
fait de ce gade.
Son foie peut être mangé avec plaisir : mais d’ailleurs
il est très-grand relativement au volume de
l’animal, comme celui de presque tous les poissons ; et
on en retire une huile plus utile dans beaucoup de
circonstances que celle des baleines, laquelle cependant
est très-rêcherchée dans le commerce. Elle conserve
bien plus long-temps que ce dernier fluide , la
souplesse des cuirs qui en ont été pénétrés; et l.ors-
qu’elle a été clarifigp , elle répand, en brûlant | une
bien moindre quantité de vapeurs.
On obtient avec la vessie natatoire de la morue
une colle qui ne le cède guère à celle de l’acipensère
huso , que l’on fait venir de Russie dans un si grand
nombre de- contrées de l’Europe *. Pour la réduire
ainsi en colle , on la prépare à peu près de la même
manière que celle du huso ; on la détache avec attention
de là colonne vertébrale , on en sépare toutes
les parties étrangères, on en ôte la première peau ,
'* Voyez, dans cette Histoire, l’article de Yacipensère huso.
on la met dans de l’eau de chaux pour achever
de la dégraisser, on la lave, on la ramollit, on la
pétrit, on la façonne , on la fait sécher avec soin ; on
suit enfin tous les procédés que nous avons indiqués
dans l’histoire du huso : et si des circonstances de temps
et de lieu ne permettent pas aux pêcheurs, comme,
par exemple, à ceux de Terre-Neuve, de s’occuper de
tous ces détails immédiatement après la prise de la
morue, on mange la vessie natatoire, dont le goût
n’est pas désagréable, ou bien on la sale ; on la transporte
ainsi imprégnée de muriate de soude à des distances
.plus ou moins grandes ; on la conserve plus ou
moins long-temps; et lorsqu’on veut en faire usage, il
suffit presque toujours de la faire dessaler et l’amollir,
pour la rendre susceptible de se prêter aux mêmes
opérations que lorsqu’elle est fraîche.
La-tête des morues nourrit les pêcheurs de ces gades
et leurs familles. En Norvège, on la donne aux vaches;
et on j a éprouvé que mêlée avec des plantes marines,
elle augmente la quantité du lait de ces animaux, et
doit être préférée, pour leur aliment, à la paille et au
foin.
Les vertèbres, les côtes et les autres os ou arêtes
des gades morues, ne sont pas non plus inutiles r ils
servent à nourrir le bétail des Islandois. On en donne
à ces chiens de Kamtschatka que l’on attelle aux traîneaux
destinés à glisser sur la glace, dans cette partie
septentrionale de l’Asie ; et dans d’autres contrées