qui la pêchent et les grands poissons qui l’attaquent,,
l’énergie, l’agilité et les armes dangereuses que nous
venons de décrire : elle s’en sert aussi pour se procurer
plus facilement sa nourriture, lorsque, ne se contentant
pas d’animaux à coquilles, de mollusques, ou
de crabes, elle cherche à dévorer des poissons d’une
taille presque égale à la sienne.
Tels sont les faits certains dont on peut composer
la véritable histoire de la trachine vive. Elle a eu aussi
son histoire fabuleuse, comme toutes les espèces d’animaux
qui ont présenté quelque phénomène remarquable.
Nous ne la rapporterons pas, cette histoire fabuleuse.
Nous ne parlerons pas des opinions contraires aux
lois de la physique maintenant les plus connues, ni des
contes ridicules, que l’on trouve, au sujet de la vive, dans
plusieurs auteurs anciens, particulièrement dans Élien ,
ainsi que dans quelques écrivains modernes,, et qui
doivent principalement leur "origine au nom de dragon
que porte cette trachine, et à toutes les fictions vers
lesquelles ce nom ramène l’imagination y nous ne-
dirons rien du pouvoir merveilleux de la main droite
ou de la main gauche lorsqu’on touche une vive, ni
d’autres observations presque du même genre : en
tâchant de découvrir les propriétés dès ouvrages de la-
Nature, et les divers effets de sa puissance, nous n’avons
qu’un trop grand nombre d’occasions d’ajouter à
l'énumération des erreurs de l’esprit humain.
Il paroît que selon les mers quelle habite, la vive
présente dans ses dimensions, ou dans la disposition
et les nuances de ses couleurs, des variétés plus ou
moins constantes. Voici les deux plus dignes d’attention-
La première est d’un gris cendré avec des raies transversales
, d’un brun tirant sur le bleu. Elle a trois décimètres,
ou à peu près, de longueur.
La seconde est blanche, parsemée, sur sa partie supérieure,
de points brunâtres, et distinguée d’ailleurs
par des taches de la même teinte, mais grandes et
ovales, que l’on voit également sur sa partie supérieure.
Elle parvient à qne longueur de plus de trois
décimètres.
C’est vraisemblablement de cette variété qu’il faut
rapprocher les trachines vives de quelques côtes de
l’Océan, que l’on nomme saccaraïlles blancs *, et qui
sont longues de cinq ou six décimètres.
* Duhamel ., à Vendroit déjà cité.