LE L É P IDOPE GOUANIEN*.
C ette espèce a été décrite, pour la première fois,
par mou savant confrère le professeur Gouan , de
Montpellier, c[ui l’a séparée,avec beaucoup de raison,
de tous les genres de poissons adoptés jusqu’à présent.’
Le nom distinctif que j’ai cru devoir lui donner, témoigne
le service que le citoyen Gouan a rendu aux
naturalistes en faisant connoître ce curieux animal.
Cet osseux vit dans la Méditerranée. Il a de très-grands
rapports avec plusieurs apodes , particulièrement avec
les leptures et les trichiures. Mais c’est le seul poisson
dans lequel on n’ait observé qu’un seul rayon à la nageoire
de l’anus, ni à chacune des nageoires inférieures
que nous nommons thoracines pour toutes les espèces
de l’ordre que nous examinons , parce qu’elles sont
situées sur le thorax. Ces nageoires anale et thoracines
du gouanien ont d’ailleurs une forme remarquable:
elles ressemblent à une écaille alongée , arrondie dans
un bout, et pointue dans l’autre; et c’est de là que
vient le nom générique de lépidope', lepidopus, pieds
ou nageoires inférieures enforme d’écailles, au écailleux.
* Lepidop.us gouanianus.
Gouan, Histoire des poissons , p. i 85>
Lépidope jarretière. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie métlio hque.
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La tête, du gouanien est plus grosse que le corps, et
comprimée latéralement; le museau pointu ; la nuque
terminée par une arête ; chaque mâchoire garnie
dé plusieurs rangs de dents nombreuses et inégales ;
l’oeil voilé par une membrane, comme dans plusieurs
apodes et jugulaires ; l’opercule d’une seule pièce ;
l’ouverture branchiale grande et en croissant ; l’anus
situé vers le milieu de la longueur totale ; la ligne latérale
peu apparente; la nageoire du dos très-basse et
très-longue, mais séparée de celle de la queue, qui est
lancéolée ; chaque écaille presque imperceptible ; la
couleur générale d’un blanc argenté \
* A la membrane des branchies y rayons,
à la nageoire du dos 53
à chacune des nageoires inférieures ou ihoracines 1 rayon,
à celle de l’anus r
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