Nous trouvons dans les carrières d’Æningen ou de
Bolca le pétromyzon prieka , le -squale requin , la
murène anguille, le seombre thon, le caranx trachure,
le cotte chabot, la trigle malarmat, la trigle milan,
le pleuronecte carrelet, le, cobite loche, le cobite bar-
botte , le salin one fario , l’ésoee brochet , l’ésoce
bélone , la dupée alose, la dupée hareng , le cyprin
carpe , le cyprin goujon , le cyprin tanche, et douze
autres cyprins , l’hamburge , le céphale, le vaudois,
la dobule , le grislagine , le spirlin, le bouvier , Table ,
la brème , le véron , le roux et le nez.
Tous ces poissons vivent encore dans les diverses
mers européennes qui entourent, pour ainsi dire, et
le lac de Constance et le territoire vénitien ; et la comparaison
la plus exacte ne feroit remarquer entre les
individus que l’on pêcheroit dans ces mers européennes
, et ceux qui sont encore gisans sous les couches
d’Æningen ou du Bolca , aucune différence plus
grande que celles qui séparent souvent des produits de
la même ponte.
naturaliste, au paragraphe i 533 du tome III de son Voyage dans les Alpes,
L e nom de ce grand géologue rappelle à mon ame affligée les travaux , la
gloire et les malheurs de son illustre ami', de son savant émule , mon
collègue Dolomieu , q u i, depuis dix-huit mois , lutte' avec une constance
héroïque contre une affreuse captivité, que n’ont pu faire cesser encore
les pressantes réclamations de notre patrie qu’ il honore, de notre gouvernement
qui l ’estime, de plusieurs puissances étrangères qui partagent pour
lui l’intérét des François, du roi d’Espagne , qui manifeste ses sentimens
à cet égard de la manière la plus digne de la nation qu’il gouverne, et
d’un si grand nombre de ceux q u i, en Europe , chérissent et font vénérer
l ’antique loyauté , les vertus et les grands talens.
La limite de toutes les altérations que nous venons
de décrire , est l’anéantissement de l’espèce.
Pendant que nous avons sous les yeux un si grand
nombre de poissons qui ont résisté aux causes perturbatrices
de leurs formes , de leurs qualités et de leurs
habitudes , n’avons-nous pas aussi à considérer des
exemples de leurs extrêmes , c’est-à-dire, d’espèces qui,
par une suite de dégradations , se sont entièrement
éteintes ?
Il paroît qu’on peut citer quelques unes de ces
espèces perdues. Les voyageurs, les naturalistes , les
pêcheurs , ne retrouvent, du moins dans aucune mer ,
ni dans aucune rivière, ni dans aucun la c , quelques
poissons dont le corps presque tout entier a frappé
les regards des observateurs qui ont examiné avec
attention les pierres extraites des environs du Bolca,
ou d’autres contrées du globe. Il semble qu’on doit
particulièrement indiquer deux espèces décrites par le
savant Gazola, dans le bel ouvrage qu’il a commencé
de publier sur les poissons pétrifiés du Véronois, et
dont nous avons déjà eu occasion de faire mention. Ces
deux espèces sont , premièrement, celle qu’il nomme
uranoscope rateau f uranoscopus rastrum J , et secondement,
celle qu’il désigne par la dénomination de kurte
porte-voile f hurtus velifer). Après les avoir examinées
avec beaucoup de soin , j’ai même cru qu’elles diffé-
roient assez des espèces connues et actuellement
vivantes , pour qu’on ne dût les rapporter à aucun de
T O M E I I . H