land;' et on la trouve dans toutes les contrées tempérées,
depuis la Chine, où elle a été figurée très-exactement
popr l’intéressante suite de dessins donnés par la
Hollande à la France et déposés dans le Muséum
d’histoire naturelle, jusqu’aux côtes occidentales de la
république et à ses départemens méridionaux, dans
lesquels les murènes de cette espèce deviennent très-
belles et très-bonnes, particulièrement celles qui vivent
dans le bassin si célébré de la poétique fontaine de
Vaucluse [|
Dans des temps plus reculés et antérieurs aux dernières
catastrophes que le globe a éprouvées, ces mêmes
murènes ont dû être aussi très-répandues en Europe ,
ou du moins très-multipliées dans un grand nombre de
contrées, puisqu’on reconnoît leurs restes, ou leur empreinte
, dans presque tous les amas de poissons pétrifiés
ou fossiles que les naturalistes ont été à portée
d’examiner, et sur-tout dans celui que l’on a découvert
à Æningen, auprès du lac de Constance, et dont une
notice a été envoyée dans le temps par le célèbre
Lavater à l’illustre Saussure \
Nous ne devons pas cesser de nous occuper de l’anguille
sans faire mention de quelques murènes que
nous considérerons comme de simples variétés de cette 1
1 No4e communiquée vers 1788 par Peyêque d’Uzès, ami très-zélé et
très-éclairé des sciences naturelles.
a Voyage dans les Alpes, par Horace-Bénédict de Saussure, vol. iY ,
para g. i 533.
espèce, jusqu’au moment où de nouveaux faits nous
les feront regarder comme - constituant des espèces
particulières. Ces variétés sont au nombre de cinq:
deux diffèrent par leur couleur de l’anguille commune
; les autres trois en sont distinguées par leur
forme. Nous devons la connoissance de la première à
Spallanzani; et la notice des autres nous a été envoyée
par le citoyen Noël de Rouen, que nous avons si souvent
le plaisir de citer.
Premièrement, celle de ces variétés qui a été indiquée
par Spallanzani, se trouve dans les marais de
Chiozza auprès de Venise. Elle est jaune sous le ventre,
constamment plus petite que l’anguille ordinaire; et
ses habitudes ont cela de remarquable, qu’elle ne quitte
pas périodiquement ses marais , comme l’espèce commune
, pour aller, vers la fin de la saison des chaleurs,'
passer un temps plus ou moins long dans la mer. Elle
porte un nom particulier : on la nomme acerine.
Secondement, des pêcheurs de la Seine disent avoir
remarqué que les premières anguilles qu’ils prennent
sont plus blanches que celles qui sont pêchées plus
tard. Selon d’autres, de même que les anguilles sont
communément plus rouges sur les fonds de roche, et
deviennent en peu de jours d’une teinte plus foncée
lorsqu’on les a mises dans des réservoirs, elles sont
plus blanches sur des fonds dessable. Mais, indépendamment
de ces nuances plus ou moins constantes
que présentent les anguilles communes, on observe