éventail, et servant à l’animal non seulement à tâter
devant lui, mais encore à approcher sa nourriture de
sa bouche.
Voila donc dans la mobular, dans la manatia, et dans
la fabronienne, une conformation particulière que
nous allons retrouver dans la banksienne, mais que
nous ne connoissons dans aucune autre espèce de
poisson, un organe particulier du toucher, un instro-
ment remarquable d’appréhension, une sorte de main
propre à saisir les objets avec plus ou moins de facilité;
et cette faculté extraordinaire attribuée à ces appendices
si dignes par-là de l’observation des physiologistes
, est une nouvelle preuve de l’instinct supérieur
qui, tout égal d’ailleurs, nous a paru devoir appartenir
aux raies qui offrent ces protubérances.
Au reste, la grandeur dé la raie que nous décrivons,
et la ressemblance vague des cornes des rumi-
nans, avec de grandes portions saillantes placées sur
la tête, alongées, un peu cylindriques, et- souvent
contournées, ont fait donner à la fabronienne le nom
de raie vache par plusieurs pêcheurs des côtes de la
[Toscane.
LA R A I E B A N K S I E N N E * .
■ Le célèbre naturaliste Fabroni ajant adressé au chevalier
Banks , président de la société de Londres, une
lettre relative à la raie que nous venons de décrire,
cet illustre savant lui fit parvenir, avec sa réponse, une
notice et un dessin d’une autre grande raie remarquable
comme la mobular, la manatia et la fabronienne,
par de longs appendices placés sur le devant
de la tête. Fabroni a bien voulu mettre à ma disposition
ce dessin et cette notice ; et en m’en servant pour
le complément de l’histoire des cartilagineux, je me
suis empressé de distinguer cette raie par le nom de
banksienne, afin de donner un témoignage public de
la gratitude qu’ont inspirée à tous les amis de l’humanité
, les progrès que le respectable président de la
société de Londres a fait faire aux sciences naturelles,
et les marques d’estime qu’il n’a cessé de donner, dans
toutes les circonstances, à ceux de mes compatriotes
qui se sont dévoués comme lui au perfectionnement
des connoissances humaines.
■ La banksienne n’a point de nageoire sur le dos, ni
au bout de la queue ; cette conformation la sépare de
la mobular et de la manatia. Elle en est aussi séparée
Raja banksiana.