très-peu de résistance yl une natation plus rapide, lorsque
l’animal ne s’en sert qu’au milieu de lacs paisibles,
de fleuves peu impétueux, de mers peu agitées, mais
que eette même conformation , en surchargeant leur
partie antérieure, en gênant leurs mouvemens, en
éloignant du centre de leurs forces le bout du levier
qui doit contre-balaticer l’action des flots , peut diminuer
beaucoup la- célérité de leur poursuite, ainsi que
la promptitude de leurs évolutions, au milieu de l’Océan
bouleversé par la tempête?
Tâchons maintenant d’éclaircir ce que nous venons
de dire, en particularisant nos idées, en appliquant
quelques uns des principes que nous avons posés , en
réalisant quelques unes des vues que nous avons proposées.
L’espèce humaine, ce grand et premier objet des
recherches les plus importantes , ne doit cependant pas-
être dans ce moment celui de notre examen particulier.
L’homme a créé l’art par son intelligence^ et bravant
avec succès, par le secours de son industrie, presque
toutes les attaques de la Nature, contre-balançant sa
puissance, combattant avec avantage le froid, le chaud,
l ’humidité, la sécheresse, tous ses agens* les plus puis-
sans, parvenu à se garantir des impressions phjsiques-,
en même temps qu’il s’est livré aux sensations morales-,
il a gagné autant de stabilité dans les attributs des êtres
vivans et animes , que de mobilité dans ceux qui font
naître le sentiment, l’imagination et la pensée^
D’ailleurs, que savons-nous de l’histoire de cette
espèce privilégiée? Avons-nous découvert dans le sein
de la terre quelques restes échappés aux ravages des
siècles reculés, et qui puissent nous instruire de son
état primitif? La Nature nous a-t-elle' laissé quelques
monumens qui nous révèlent les formes et les qualités
qui distinguoient cette espèce supérieure dans les temps
voisins de son origine? A -t-e lle transmis elle-même
quelques doeumens de ces âges antiques témoins de sa
première existence? A-t-elle pu élever quelque colonne
milliaire sur la route du temps, avant que plusieurs
siècles n’eussent déjà donné à son intelligence tout son
développement, à .ses attributs toute leur supériorité,
■ à son pouvoir toute sa prééminence?*
Si nous jetons les jeux sur l’une ou l’autre des trois
races principales que nous avons cru devoir admettre
dans l’espèce humaine*, que dirons-nous d’abord des
modifications successives de "la race nègre, de cette
race africaine dont nous connoissons à peine les traits
actuels-, les facultés, le génie, les habitudes, le séjour?
Parlerons-nous de cette race mongole qui occupe, depuis
le commencement des temps historiques, la plus
• Consultez particulièrement à ce sujet un Mémoire très-judicieux et
très-important que le savant Fortis vient de publier dans le Journal de
physique de floréal an 8.
’ J ’ai exposé mes idées sur le nombre et les caractères distinctifs des
différentes races et variétés de l’espèce humaine , dans le Discours d’ouver-
t-ure du cours "de zoologie que j ’ai donné en l’an 6. Ce Discours a été
imprimé chez le citoyen Plassan.