Nous avons vu les ostraeions, dont la tête, le corps,
et une partie de la queue, sont entoures d’une croûte
solide et préservatrice, représenter, au milieu de la
nombreuse classe des poissons , la tribu remarquable
des tortues, qu’une carapace et un plastron très-durs
environnent aussi d’une enveloppe presque impénétrable.
Mais parmi ces tortues, et particulièrement
parmi celles qui, plus rapprochées des poissons, passent
la plus grande partie de leur vje au milieu des eaux
salées, il en est qui n’ont reçu que des mojens de
défense moins complets: la tortue luth, par exemple,
qui habite dans la mer Méditerranée, n’est à l’abri que
sous une carapace; elle est dénuée de plastron; elle na
qu’une sorte de cuirasse placée sur son dos. Elle a aussi
son analogue parmi les poissons; et c’est la famille des
eentrisques, et sur-tout le centrisque cuirassé, qui ,
* Centriscus scutatus. Linné3 édition de Gmelin•
Id. bécasse bouclier. Bloch, pl. i2&,fig. 2.
Centrisque cuirassé- Daubenton 3 Encyclopédie méthodique.
Id. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique.
Gronov. Mus. 2, p. 18, n. 171, tab. 7, fig. 3; Zooph. p. 129, n. 396.
Amphisîlen. Klein, miss. pisc. 4, p. 28, tab. 6 .
Seb. Mus. 3 , p. 107, tab. 34, fin - 5.
Ikan pisan, mesvisch. Valent. Ind. 3, p. 420, n■ 24 fig* 24'^ 1
!kau peixe. Ruyschj Theatr# an, p, 5, tab, 3, j'îg. 7,
comme la tortue luth, a sur son dos une longue cuirasse,
terminée, .du côté de la queue, par une pointe
aiguë, laquelle a fait donner à tout le genre le nom
de centrisque ou A aiguillonné. Si lés eentrisques sont, à
quelques égards, une sorte de portrait de la tortue
luth , ils n en sont cependant qu'une image bien diminuée.
Quelle différence de grandeur , eu effet, entre
une tortue qui parvient à plus de deux mètres de longueur,
et des eentrisques qui le^plus souvent ne sont
longs que de deux décimètres ! Tant la nature, cette
cause puissante de toute existence, cette source féconde
de toute beauté, ne cesse de varier par tous lest
degrés de la grandeur, aussi-bien que par toutes les
nuances des formes, ces admirables copies par lesquelles
elle multiplie avec tant de profusion, et sur
la surface sèche du globe, et au milieu des eaux, les
modèles remarquables sur lesquels on seroit tenté de
croire qu elle s est plue a répandre d’une manière plus
particulière le feu de la vie et le principe de la reproduction.
D’ailleurs la cuirasse longue et pointue qui revêt
le dos des eentrisques, au lieu de s’étendre presque
horizontalement sur un corps aplati comme dans les
tortues, se plie dans le sens de sa longueur, au dessus
des animaux que nous allons décrire:, pour descendre
sur les deux côtés d’un corps très - comprimé. Cette
forme est sur-tout très -,marquée dans, le centrisque
cuirassé. Ce dernier cartilagineux est, en effet, si
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