LE GOBIOMORE GRONOVIEN*.
L es gobiomores ont été confondus jusqu’à présent
avec les gobies, et par conséquent avec les gobioïdes.
Je les en ai séparés pour répandre plus de clarté dans
la répartition des espèces thoracines, pour me conformer
davantage aux véritables* principes que l’on
doit suivre dans toute distribution méthodique des animaux
, et afin de rapprocher davantage l’ordre dans
lequel nous présentons les poissons que nous avons
examinés, de celui que la Nature leur a imposé.
Les gobiomores sont en effet séparés des gobies et
des gobioïdes par la position de leurs nageoires inférieures
ou thoracines, qui ne sont pas réunies, mais
très-distinctes et plus ou moins éloignées l’une de
l’autre. Ils s’écartent d’ailleurs des gobioïdes par le
nombre de leurs nageoires dorsales : ils en présentent
deux ; et les gobioïdes n’en ont qu’une.
Ils sont cependant très-voisins des gobies , avec lesquels
ils ont de grandes ressemblances ; et c’est cette
sorte d’affinité ou de parenté que j’ai désignée par le
* Çobioroorus Gronoyii.
Go'bius Gronovii. Linné > édition de Gmelin.
Gronov. Zooph. p. 82 n. 2^8.
Cesteus argenteus, etc. Klein > Miss, pisc. 5 , p. 24» n, 3*
Mugil americanus. Raj. Pisc. p. 85 9 n. g.
Harder. Marcgray. Brasil» lib. 4 , cap. 69 p. i 53.
nom générique de gobiomore, voisin ou allié des gobies,
que je leur ai donné.
J’ai cru devoir établir deux sous-genres dans le genre
des gobiomores, d’après les mêmes raisons et les mêmes
caractères que dans le genre des gobies. J’ai placé dans
le premier de ces deux sous-genres les gobiomores dont
les nageoires pectorales tiennent immédiatement au
corps proprement dit de l’animal, et j’ai inscrit dans
le second ceux dont les nageoires pectorales sont attachées
à des prolongations charnues.
Dans le premier sous-genre se présente d’abord le
gobiomore grouovien *.
Ce poisson, dont on doit la connoissance à Gronou,
habite au milieu de la zone torride, dans les mers qui
baignent le nouveau continent. Il a quelques rapports
avec un scombre. Ses écaillés sont très-petites ; mais,
excepte celles du dos, qui sont noires, elles présentent
une couleur d’argent assez éclatante. Des taches noires
sont répandues sur les côtés de l’animal. La tête, au
lieu d’être garnie d’écailles semblables à celles du dos,
est recouverte de grandes lames écailleuses. Les jeux
sont grands et moins rapprochés que sur la plupart
des gobies ou des gobioïdes. L’ouverture de la bouche
*-A la membrane des branchies 5 rayons,
à la première nageoire du dos 10
à la seconde 3o
à chacune des nageoires pectorales 24
aux thoracines ,iq