écbancrée, paroît auprès de la nageoire caudale; quatrièmement,
un croissant noirâtre est au dessous de
chaque oeil; et cinquièmement, la base de chacun des
aiguillons placés sur le ventre est d’un jaune plus ou
moins pâle.
Au reste, on remarque souvent des variétés dans la
forme du corps de l’orbe, et dans celle de ses aiguillons.
Ces piquans sont quelquefois, par exemple, taillés,
pour ainsi dire, à pans plus sensibles, et attachés par
des racines plus fortes et plus divisées. D’un autre côté,
la sphéricité de l’animal se change en une sorte d’ovoïde,
ou de petit cône, qui le rapproche du tacheté, ou de
l’bolocanthe, ou de l’atinga, sur-tout lorsque ces derniers,
ajant accidentellement leur partie inférieure
très-gonflée, s’éloignent davantage delà figure alongée,
et sont plus près de la rondeur d’une boule. Mais les
atingas, les holocanthes et les tachetés les plus voisins
de la forme globuleuse seront toujours séparés de
l’orbe dont la sphéricité sera la moins parfaite, par la
conformation des piquans de ce dernier, plus courts,
plus forts, plus clair-semés, mieux enracinés, et plus
comprimés latéralement et sur plusieurs faces, que
ceux des autres diodons*.
L’orbe a, comme d’autres cartilagineux de sa famille,
* A la nageoire du dos 14 rayons*
aux nageoires pectorales t 22.
à celle de l’anus 12
à celle de la queue, qui est arrondie , 10
deux dents molaires presque plates, très-étendues en
surface, et situées l’une au palais, et l’autre en bas
vers le bout du museau. Sa chair est un aliment plus
ou moins dangereux, au moins dans certaines circonstances,
comme celle de l’atinga et d’autres diodons.
C’est principalement dans l’orbe que l’on avoit cru
voir de véritables poumons en même temps que des
branchies; et c’est cette observation qui avoit particulièrement
engagé Linné à séparer les cartilagineux
des poissons proprement dits, et à les considérer
comme appartenant à la classe que ce grand naturaliste
a désignée par le nom d’amphibies *.
y oyez le Discours sur la nature des poissons.