
ordinairement la remife , mais c’eft inutilement qu’on va
la chercher, car Poifeau a déjà piété plus de cçnt pas,
lorfque le Çhafleur y arrive ; il fait donc fuppléer par
la rapidité de là marche (g) à la lenteur de^lbn vol ;
aulïi le fert-il beaucoup plus de lès pieds que dè |es ailes,
& toujours couvert fous les herbes, i|, exécute à la courlè
tous fes petits voyages & les croifières multipliées dans
les prés & les champs ; mais, quand arrive le temps du
grand voyage, il trouve, comme la caille, des forces
inconnues, pour fournir au mouvement de là longue traverse
(h)s if prend fon elfor la nuit, & lècondé d’un,
vent propice, il fe porte dans nos provinces méridionales,
d’où il tente le paflàge de la Méditerranée. Plufieurs
périflènt fans doute dans cette première traite ainfi que
dans la lècondé pour le retour, où l’on a remarqué que
çes oifeaux fonf moins nombreux qu’à leur.départ. '
Au relie, on ne voit le râle;de terre dans nos;provinces
méridionales que dans ce temps^ du paflàge ; il
ne niche pas en Provénçe (i); & quand Belon dit
(g) Albin tombe ici dans une étrangè méprife;on fippÆ ,
d t oifeau rallus ou gtû\us,parct qu’il marche doucement. h
' (h ) Je demandai aux Tatares’, cojnment cet oifetu. ne pouvant
voler, fe retiroit en hiver ; ils me dirent tous que les Tatares & les
Affaniens favoient bien qu’if ne pouvoit par lui-même pafter dans
lin autre pays’, mais que lorfque les grues fe retifënt én automne,
chacune prend un raie fur fon dôs & le porte en un pays plus
chaud. Gmelin. .Voyage en 'Sibérie*, tome I I , page i zy i j&
fi) Mémoires communiques par M. le marquis de Piolenç.
qu’il eft rare en Candie, quoiqu’il foit aulfi commun en
. Grèce qu’en Italie fk ) ; cela indique feulement que cet
oifeau no s’y trouve guère que dans les faifons de fqs
paflàges au printemps & en automne f l ) . Du relie, les
Voyages du râle s’étendent plus loin vers le Nord que
vers le Midi, & malgré la pelànteur de fon vol, il
parvient en Pologne (m), en Suède (n), en Danemarck
& ju-fqu’en Ndrwège/^; il eft rare en Angleterre, où
l’on prétend qu’ib ne: fe trouve que dans quelque^
cantons (p ) ; quoiqu’il foit aflbz commun en Irlande
Y y * Ses migrations femblent fuivfe en Afie le même
ordre qu’en Europe. - Au Kamtfchâtka comme en Eu-
Vope , le mol de mai eft également celui de l’arrivée
de Ces. ; oifeaux ; ce mois; s appelle tapa koatch) mois
des râlg|!" tapa.eû mfnom de l’oilèau.
Les; ÿrconftances qui preflènt le râle d’aller nicher
(k) Qbfervàtiôns^ page iy .
(O ^bRdîàge d Afdro'vande infinue que hors cfes temps, il eft
prefque ihcôffnu dans cette' dernière confréé : ob rarîtatem ejus in
agris hojlrî'S, m pu/verator fit igneramus . I I, pag. 74.
(m) Rzaczyn$fci. .
(n) Freqüentijfimct Upfqlioe. Faun. Suee.
■ fio) Muller, Brunnfch.
* ^ (f) Turner dit n’en -avoir pas vu ni entendu ailleurs qu’en Nor-
thumbrie ; mais le dotfeur Tancfède' Robinfon^ affine qu’Qn en
trouve auffi dans fa partie feptentrionafedela Grande-Bretagne, &
Sibbald le Compte parmi les oifeaux d’Écoffe.
( f i Wilhaghby, Ray.