
France, où fe trouvent auffi beaucoup d’autres oifèaîtx
de mer. C ’efl en fèptembre & octobre que j’ai trouvé
des nids de paille - en - queue (1)1; chacun ;ne contient
que deux'oeufs d’un blanc jaunâtre, marquetés .de.taches
roufles ; on m’aflure qu’il ne fe trouve fbuyent qu’un
oeuf dans le nid du grand paille-en-queue : auffi aucune
des espèces ou variétés de ce bel orfèau du Tropique,
ne paroît être nombreufe » (a ).
Du relie, ni l’une ni l’autre de ces trois efpèces ou
variétés que nous venons de décrire, ne paroît attachée
fpécialement à aucun lieu déterminé, louvent elles fe
trouvent les deux premières ou les deux dernières en-
femble, & M. le vicomte de Querhoënt dit les avoir
vus toutes trois réunies à l’île de i’Afcenfion.
) En les cherchant, le hafàrd me fit être fpeétateur -d’un
combat entre les martins & les paille -en-queue ; conduit dans tin
bois où fon me dit qu’un de ces oifèaux s’étoit établi , je m’afîis à
quelque diftance de l’arbre déligné, & où je vis affembJer plufieurs
. martins \ peu de temps après le paille-en-queue fe préfènta pour .entrer
dans Ion trou , les martins fondirent alors fur lui , l’attaquèrent de
toutes parts, & quoiqu’il ait le bec très-fort, il fut obligé de prendre
la fuite ; il fit plufieurs autres tentatives qui ne lui furent pas plus
heureufes, quoique réuni à la fin avec Ion camarade. Les martins
fiers de leur vidoire ne quittèrent point l’arbre, & y étoient encore
lorfque je partis. Suite de la note de M . de Querhoënt. Nota. Rapprochez
ceci de ce qui eft dit à l’ardcle des martins, volume I I I , page 4 2 3
de cette Hiltoire des Oifeaux.
(a) Remarques faites en 1773 par M. le vicomte de Querhoënt,
alors Enfeigne des Yajflèaux du Roi»
flir ta
L E S F O U S .
D ans tous les êtres bien organifés, l’inffinél fe marque
par des habitudes fiiivies,’ qui toutes tendent à leur con-
fervatiôn ;• ce fentiment les avertit & leur apprend à fuir
ce qui peut nuire, comme à chercher ce qui peut fervir
au maintien de leur exiflence & même aux ailànces de la
vie: les oifeaux dont nous-allons parler, femblênt n’avoir
reçu de la Nature que la moitié de cet inffinét ; grands &
forts, armés d’un bec robufte, pourvus de longues ailes
& de pieds entièrement & largement palmés ; ils ont tous
les attributs néceffiaires à l’exercice de leurs facultés, foit
dans l’air ou dans l’eau; ils ont donc tout ce qu’il faut
pour agir & pour vivre, & cependant ils fèmblent ignorer
ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour éviter de mourir ;
répandus d’un bout du monde à l’autre, & des mers
du Nord à celles du Midi, nulle part ils n’ont' appris
à .connoître leur plus dangereux ennemi ; l’afpeét de
l’homme, ne les effraie ni ne les intimide ; ils fe biffent
prendre non-feulement fur les vergues des navires en * &
(a) En Ànglois, looby, fou, ftupide ; d’où on a fajt le nom houbie
qui fe lit fi.fréquemment dans les relations de la mer du ,Sud; par les
Portugais des Indes, paxaros bobosou fa li oifeaux Lynx modjerHîë
& de nomenclature, Jiila. « Le foir, nous vimes plufieurs; de ces
oifeaux qu’on appelle jÇ>ù à caufe de leurnaïveté. » Obfervations dit
JP. Feuillée, page y 6.