
* L E M E R L E D’EAU, (a)
I_j E Merle d’eau n’eft point un merle quoiqu’il en
porte le nom; c’eft un oifoau aquatique qui fréquente
Tes > lacs & les ruiffeaux des hautes montagnes, comme
le merle en fréquente les bois & les vallons; il lui
reflemble auflt par la taille qui eft feulement un peu plus
* yoyeçles planches. enluminées , ni 3 4 0.
“ ^a) Les Italiens, aux eûvifbnsdè Belinzone, l’appellent‘lerlithïrollô'r
& ceux du lac Majeur , folun d’aqiia, fuivant Gëfner lés Allemands,
bach - amfel & waffer - amfel; les Suiflès, .wajfer- troftle; les Anglois,
iWater-- ourel ; 2 les Suédois, watn-Jlare.
Merula aquatica. Getnerv Avi. pag. 60.8 , avec une figure allez
reconnoiflable ; ^1 en parle encore, page y 0 1 , fous le nom'de turqlus
aquaticus ; & ^page 333 , fous celui de cotnix aquatica. Merula aquatica
veïfh^fc. Idem, Icon. avi. pag^ 123.— Merula aquatica omithologh
Aldrovande, ^vii'tdrh.-.III i pag^ 48 5. — Turdus aquaticus. Idem ;
jbid. pag. 487. —• Klein , Avi. pag. 68 , n.° 18. — Alerula aquatica.
Schwenckfeld, Avi. Silef. pag. 302. — Jonfton, Avi. pag. 112. —-
’Wfflûgftby, Ornithôl. pag; *04.^-- Ray, Synop]\jivi. pag. ék>,. n.° ü,"
y .— Charleton, Exercit. pag. 1 43 ,^n.° '12% — Idem , Onomaqt. pag..
Ç] 08 , n.° 12.1±-Trynga. Idem, 2s*êrf#,.pag. 112 ,®;" 9; & Onomajt.
pag. 108 , n." 9. — The watet.ouçel. Britifch. Zoolog. pag. 92, avec
une figure maf coloriée. — MâtacillafpéLlore albo, corpore nigro. Lin-
næus, Fauna Sueciéa, n.° 216. -**- Sturnus. niger, peüore albo,.. . .
iCinclus. Idem, Syjl. nat. ed. X , Gen. 94 , Sp. 4. —* Merle- d’eau.
Albin, tome II ,.page 26,' avec une figure coloriée ,rplanche-39. —
Tringa fuperne fufco-nigricans ; genis, gutture, collo inferiore & peffore
-nivêis-j ventre fopremo fufco-rufefcente ; imo ventre, reébricibufque nigrican-
libus. , . . Merula aquatica. Briflbn> Omithol, tome V , page zy z.
courte, & par la couleur prefque noire de fon plumage ;
enfin il porte un plaftron blanc comme certaines efpèces
de merles ; mais il eft aulfi filencieux que le vrai merle eft
jafèur, jil n’en a pas les mouvemens vifs & brufques,
il ne prend aucune de fos attitudes, & ne va ni par bonds,
ni par fàuts ; il marche légèrement d’un pas compté, &
court au bord des fontaines & des ruiflèaux qu’il ne quitte
jamais (,b); fréquentant de préférence les eaux vives &
coûtantes, dont la chute eft rapide & le lit entre-coupé
de pierres & de morceaux de roches. On le rencontre
au voifinage des torrens & des cafcades, & particulièrement.
fur les eaux limpides qui coulent fur le gravier
(c)y '
. Ses habitudes naturelles font très-fingulières ; lès oi1
feaux d’eau qui ont lès pieds palmés, nagent fur l’eau ou
fe plongent ; ceux de rivage montés fiir de hautes jambes
nuesiîy entrent aflèz avant fans que leur Corps y trempe-;
le merle d’eau y entre tout entier en marchant & en fuivanr
Lb j Sécùs Jlumina yimt, nec ab iis hieme difcedit. Schwenckfèld
Pag- ;
( c ) Le merle d’eau a l’ouverture de la bouche fort ample ; les.
plumes font enduites de graille comme dans le canard, ce qui lui
fort à plonger plus facilement fousd’eaii où 'il le promène en gobant'
des chevrettes d’eau douce & d’autrtfs mj^âès aquatiques; ii iè fait-
un nid de moufle par terre près'des ruiflèaux, voûté en haut exl-
forme de four ; fès oeufs font au nombre dè quatre. Extrait d’une,
lettre écrite par M . le doffeur Hermann, à M . de Montheillard, datée,
de Strasbourg, le 22 feptembre 17 7 4 -