
» Vers de terre, ou dans un jardin à foivre le labour du
» nègre jardinier ; le foir il fe retiroit de lui-même dans
» un poulailler où couchoicnt une centaine de volailles ;
»il fe juchoit fur la plus haute barre, chafloit à grands
» totips de bec toutes les poules qui vouloient s’y placer ,
» & s’amufoit fouvent pendant la nuit à les inquiéter ; il
» s’ éveilloit du grand matin, & commênçoit par faire trois
»<ou quatre tours au vol autour de la maifon, quelquefois
alloit jufqu*au bord de la mer, mais fans s’y arrêter.
» Je ne lut ai entendu d’autre cri qu’un petit croafTement
» qui paroifloit une expreffion de peur à la vue d’un chien
» ou d’un autre animal ; il avoit pour les chats beaucoup
» d’antipathie fans les craindre , il fondoit fur eux avec
» intrépidité & à grands coups de bec. Il a fini par être
» tué tout près de la maifon, fur une mare , par un chaflèur
qui le prit pour un courlis fauvage. »
Ce récit de M. de la Borde s’accorde aflèz avec le
témoignage de Laët, qui ajoute qu on a vu quelques-uns
de ces oifeaux s’unir & produire en d omeftteité^/
nous préfumons donc qu’il feroit auffi fecile qu’agréable
d’élever & de multiplier cette belle efpèce qui feroit
l’ornement des balle-cours (h), & peut-etre ajouterait
aux délices de la table, car la chair de cet oifeau déjà
Ig) Pariunt qmquefubteâis. Nov.orb. pag. 57.5.
: (h) En même temps que ^çpÿQBSjçe^i, il y a un courlis
rouge vivant,à la, ménagerie dé S. À. S. M.*' le Prince de Çondé,
à CKaiitiîIy.
tonne à manger pourroit encore fe perfectionner, &
perdre, avec une nourriture nouvelle, le petit goût de
marais qu’on lui trouve (i); outre que s’accommodant de
toutes fortes d’alimens & de tous les débris de la euifine,
il ne coûteroit rien à nourrir ; au relie, nous ignorons
fi, comme le dit Marcgrave, ce courlis trempe dans l’eau
tout ce qu’on lui donne avant de le manger (k ).
Dans l’état fauvage , ces oifeaux vivent de petits
poiffons, de coquillages , d’infèétes qu’ils recueillent fur
la vafo quand la marée fe retire ; jamais ils ne s’écartent
beaucoup des côtes de la mer, ni ne fe portent for les
fleuves loin de leur embouchure ; ils ne font qu’aller <5fc
venir dans le même canton où on les voit toute l’année.
L ’efpèce en eft néanmoins répandue dans la plupart des
contrées les plus chaudes de l’Amérique ( l ) ; on les
trouve également aux embouchures de Rio-jàneiro (m),
du Maragnon, &c. aux îles de Bahama (n)} & aux Antilles
(6/; les Indiens du Brefil qui aiment à fe parer de
fâ/i+Qn ie mange en ragp&ts,& on, en fàif d’afFez bons civets,
mais il faut auparavant le r^tif à moitié1; pour lai enlever une partie
de fou huile cjui a un gotU de nwpée. Note donnée par un Colon de
Cayenne.--*- La^chak- du eonriis gauge efbunr mets tr^s-eftimé, E£ay,
en the nat^ hiß. o f Gu 'ima, gag, 172.
^Viâitat pifeibus, came, adjunftûfemper aquâ, Marcgrave, pag,
2oÿ,.j7— V'iâitatcqrmbus, pifeibus, alüfque edul/if Jemper aquâ temperatis.
La5t ^«pag.^ÿj,
IPI
(m) Marcgrave.
(n). Catefby.
(0) Sloane.