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lui donne que trois doigts; il ajoute que cette mouette
vole toujours avec rapidité contre le vent , quelque violent
qu'il foit; mais quelle a dans l ’oifeau Strundjager(l) ,
un perfécuteur opiniâtre & qui la tourmente pour l’obliger
à rendre là fiente, qu’il avale avidement; on verra dans
l’article fuiyant que c ’eft par erreur qu’on attribue ce
goût dépravé au ftrundjager (m). :
Au refte, ce n’eft pas .feulement, dans les mers du.
Nord que fe trouve cette mouette tachetée ; on la voit
fur les côtes d’Angleterre (n), d’Écofle (o). Belon qui
i’a rencontrée en Grèce, dit qu’il l’eut reconnue au feul
nom de laros qu’elle y porta encore ; & Martens après
l’avoir obfervée au Spitzberg, l’a retrouvée dans la mer
d’Efpagne, un peu différente à la vérité , mais allez
reconnoilfable pour ne s’y pas méprendre ; d’où il infère
très-judicieufèment que des animaux d une meme elpçce,
mais placés dans des climats très-différens & très-éloignés>
doivent toujours porter quelque empreinte de cette différence
des climats ; elle eft allez grande ici pour qu’on ait
fait deux efpèces d’une feule ; car la mouette tendue de
M. Briffon^J, doit certainement fe rapporter à la mouette (l)
( l) À la lettre, chajfe-merde.
(m) Voyei ci-après l’article du Stercoraire,
HP Tarrocli ; Cot-nubienfïbùs. Ray.
(o) Avis, kittiwake. SiÜbald. Scot. illujlt,
B Efpèce^ VIII , page i f y
cendrée tkchetee f^PTcomme le fimpîe coup-d’oeil fur les
deux*figures qu’il en donne l ’indique allez ; mais Ce qui
le prouve* c’eft. la comparajlon que nous avons laite
d’uhe fuite d’individus, où toutes'les nuances du plus
au moins de noir dt de blanc dans l’aile -fe marquent,
depuis.-la livrée ‘décidée de mouette tachetée, telle que
la repréfènte** notre planche enluminée,. jufqu’à la fimpîe
couleur grilè & prefque entièrement dénuée de noir,
telle que la mouette eendrée^At M. Briftqn ; mais le demi-
coMier gris ou quelquefois noirâtre, marqué fur le haut
du cou , eft un trait de reflèmblance commune entre
tous les. individus de cette efpèce. |
De grandes troupes de ces mouettes parurent fùbi-
tement aux environs de. Semur en Auxois, au mois de
février . 177 y, on les tuoit fort aifément, & on en trouvoit
de mortes ou demi-mortes de faim dans les prairies,, dans
les champs & au bord des ruiffeaux ; en les ouvrant on
né trouvoit dans leur eftomac que quelques débris de
poifions , & une bouillie noirâtre dans les inteftins. Ces
oifeaux n’étoient pas connus dans le pays, leur apparition
ne dura que quinze jours ; ils étoient arrivés/ par un
grand vent de Midi qui fbuffla tout ce temps (r) .
(q) Efpèce x i , page 18 5.
(r) O W e r v a t i o n c o m m u n i q u é e p a r M . d e M o n f b e H I a r d .
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