
352 H i s t o i r e N a t u r e l l e
le beau blanc de fan plumage fuffiroit pour le faire remarquer,
mais fon caractère le plus frappant eft un double
long brin qui ne paraît que comme une paille implantée
à fa queue, ce qui lui a- fait donner le nom de paille-en-
queue. Ce double long brin eft compofé de deux filets
chacun formés d’une côte de plume prefque nue, &
feulement garnie de petites barbes très-courtes, & ce font
des prolongemens des deux pennes du milieu delà queue,
laquelle du refte eft très-courte & prefque nulle; ces
brins ont jufqü’à vingt-deux ou vingt-quatre pouces de
longueur, fouvent l’un des deux eft plus long que l’autre,
& quelquefois il n’y en a qu’un feui, ce qui tient à
quelque accident ou à la faifon de la mue, car cçs oifeaux
les perdent dans ce temps, & c’eft alors que les
habitans d’ Otaïti & des autres îles voifines ramaffent ces
longues-plumes dans leurs bois, où ces oifeaux viennent
fe repofer pendant la nuit ( o ) ; ces Infulafres en forment
des touffes & des pennachcs pour leurs guerriers (p ).;
(«) _<k. Comme nous partîmes avant te lever du fbleily Tahea & fon
» frère qui nous accompagnoient, prirent des hirondelles de mer qui
» dormoient fur les buiflbns le 'long du chemin : ils nous dirent que
?» plufieurs oifeaux aquatiques venoient fe repofçr fur les montagnes.
»» après avoir voltigé tout le jour fur la mer pour chercher de la now>
?» riture, & que i’oifeau du Tropique en particulier s’y cachoit. Les
»longues plumes de fa queue, qu’il dépofe toutes les années, fe
» trouvent communément à terre, & les Naturels les recherchent aveç
empreffement. » Forfter, Second Voyage de Cook, tome I I , page
(p) VQye1 OËfervàtions de Forfter, page
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