
Leur nourriture , dans tout pays, eft à peu- près là
même ; ils mangent des coquillages, des oeufs de poiflbns
& des infeétes aquatiques: ils les cherchent dans la valè
en. y plongeant ie bec & partie de la tête ; iis remuent
en même temps ^continuellement les pieds de haut en
bas pour porter la proie avec le limon dans leur hec,
dont la dentelure fertà la retenir. C ’eft, dit Catefby,
une petite graine ronde, femhlable au millet, qu’ils élèvent
ainfi en agitant la valè, qui lait le grand fonds de
leur nourriture ; mais cette prétendue graine n’eft ^rai-
femblablement autre choie que des oeufs d’infeétes, &
fiir-tout des oeufs de mouches & moucherons, aulïi
multipliés dans les plages noyées de l’Amérique, qu’ils
peuvent l’être dans les terres balfes du Nord, ou M. de
Maupertuis dit avoir vu des lacs tout couverts de ces
oeufs d’inlè&eS qui reflèmbloientà de la graine de
Apparemment ces oilèaux. trouvent aux îles de l’Amé-
riqife cet aliment en abondance ; mais lùr les côtes
d’Europe, on les voit le nourrir de poiflon; les dentelures
dont leur bec eft armé n’étant pas moins propres
que des dents à retenir cette proie glilïànte.
Ils paroilîènt comme attachés aux rivages de la mer;
fi l’on,en voit.liir des, fleuves,, comme lùr le Rhône'
ce n’eft jamais bien loin de leur embouchure ; ris le
(c) Voyage- en Lapponie pour la Mefure de la Terre. Terne I I I
des OEuvres, de. Maupertuis, page 1 1 G*
(d) Peirefc. yita, lib, II»
d u F l a m m à n t ou P h é n i c o p t è r e , 49 I
tiennent plus conftamment dans |e^ lagünëSÿ les marais
làfés & lùr lès- .côtes balfes ; & l’on a remarqué, quand
on a voulu Je#1 nourrir, qu’il falloir leur donner à boire
de l’eau g
Ces oi^àux lont toujours en troupes;; & pourripêche#
ils. lè formènt naturellement en file, ce qui'* de loin pré-»
lente une vue fingulière, comme de foldats rangés en
%ne* ce goût de s’aligner leur telle, même lorfque
placés l’un contre .l’autre, ils-lè repofent lùr la plage fgJ*
ils éfàblilfent des lèntinelleS;& font alors une èlpèce de
garde, lùivant l’inftindi commun à tous les ojlèâux qui
vivent en troupes ; & quand ils pêchent, la- têfce plongée
dan's l’eau, un d’eux eft en vedette, la tête haute? hT;
~ J e ) Ghgatim degunt & juxtalittarq, atque in ipjis mariais puâibiis,
yiâum quoerunt, Jaljis undis ita ajfuetæ, ut qmm ab indist akqtur (nam.
& ' cicuirdntur). Sal potui ipjhrum nécéjfari'o admijeeutur. De Laët,
'Défcfïp. ind. occict .lib. I I , cap. u . Labat & 'Gfiarîe.voix difenr
ïa meme choie.'"
w ( f) cL.Les flamingos bordent les marais en grandes troupes à Saintd
Domingue, & comme ifs ont les pieds d’une extrêbie’ hauteùr, te
on ïes prepdroit de loin pour un efeadron rangé en bataille, s» Hift.
générale des Voyages, tome X I I , page 2.2 a.
. (g) « Ifs fe tiennent ordinairement fur leurs jambes l’un contre
j ’autre, fur une feule ligne; dans cette Çtuation il n’y a perforine 5«
qui, aTa diflance d’un demi-mille, ,pe les prit pour, un mur die a
briques, parce qu’ils en ont exactement la couleur, « Relation dç
Robert% ; Hijloire générale des Voyages, tome I I , page
(h) « Ils font toujoursen garde comre la furprife de leurs ennemis,
& i’,9n prétend qu’il y en a quelques-uns en fentinelle, tandis que «
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