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pélican, que M. Salerne dit qu’il niche fur les arbres (c)..
Il efl vrai qu’il s’y perche malgré fà pefanteur & fes larges
pieds palmés ; & cette habitude qui nous eût moins
étonnés dans les pélicans d’Amérique, parce que plufieurs
oifeaux d’eau s’y perchent^, le trouve également dans
les pélicans d’Afrique & d’autres parties de notre continent
(h).
Du relie, cet oifeau auffi vorace que grand déprédateur
( f ) , engloutit dans une feule pêche autant de
poiffon qu’il en faudrait pour le repas de fix hommes*
Il avale aifément un poiffon de fept ou huit livrés; on
affiire qu’il mange auffi des x2X.%(g)} & d’autres petits
animaux. Pilon (fit avoir vu avaler un petit chat vivant
par un pélican fi familier, qu’il venoit au marché .où lesj
(c) Ornithologie, page 36p.
(d) Voye^ partiel? des tinamous & des perdrix de la Guyane,
tome IV de cette kyioire des Oijèaiix. 7
(e) c«. On les voit ( en Guinée ) fe percher, au bord de la rivière,
» for quelque arbre, où. ils attendenf pour fondre for le pçiflbn.,,;.
qu’il paroilfe à fleur-d’eau, « Voyage de G émus au détroit de Magellan;«
Paris, 16 3 8 ,page 4 1 . «c Nous vîmes ces gros oifeaux qujon nomme
» pélicans, fe percher fur les arbres, quoiqu’ils aient les pieds comme
l ’oifon.. . Ils font des oeufs gros comme un pain d’un fou. » Voyage
à Aladagafcar, par Fr. Couche, page 136.
- ( f ) Inexplehile animale ; dit Pline.
(ë ) “ P aime paffionnéraent les rats & les avale tout entiers. . . y
» quelquefois nous le fàifions approcher, & comme s’il eût voulu
» nous en donner le divertilïèment, il faifoit fdrtir de fon jabot un
rat & le jetoit à nos pieds. » Bojman, Voyage en Guinée, Lettre XV» .
pêcheurs fe hâtoifent de lui lier fon fac, farts quoi il leur
dnlevöit fiibtilement quelques pièces de poiffon\(ft)^.
II mange 'd§l»éêjté, & quand pn liii jette un morceau'
il le happe, flSette poche où il - emmagäfme toutes fes
pâptUres, efl cbmpofécT.'d'e 'déii^: p^au^j' l’interne efl
continuer la membrane de l’oefophagél’extérieure n’ elt,
qu’un prolongerîjent’ dè< la peau du cbü. ; les* rides qui
la pliffent, fervent a retirer le. fâc / lorfqu’étant vide il
deÿîiin|t flàfque. On fe fe-rt de* fee^qDpdh'es de pélicaq:
comme de veffies pour enfermer le tabac à fumer ; auffi
les appelle-t-on dans nos îles -blagues' ou blacky'ïjn, du
mot Anglois blader, qui fignifie-veffie. On prétërid que
ces* peaux préparées font ptes belles & plus dotic’es que;
<fes peaux d’agneau Quelques marins's’en font des
r. Æf~pifon, Hiß. nat. lib. V, pfg- 5C&' ‘
(}), On prépare..ces.blagues,en .les.-frottant. bien, entre les mains
pour.en affouplir la peau; & polir achever de l’amollir on l’enduit de
beurre,de-»cacao, .puis.on la paffe, de nouveau dans les mains, ayant
foin de-çqnfefver .la partie qui eft couverte de plumes .comme un,
ornement. Note communiquée par A4, le chevalier Heshayes. — « L e s .
matelots tuent le pélican pour avoir /a'poche!, dans laquelle ils et
mettent un boulet de ôanon, & qu’ils, fulpjendent enfuite pour lui «c
faire prendre fa forme d’un fac à mettre leur tabac. » Le Page du
Pratz. Hißoire de la Louißdhe, tome I I , page 113 . , ,
(h) '« Nos gens en tuèrent beaucoup,,non pas pour les manger..’ ,1,
mais pour avoir leurs blagues; c’èft jâînfç qi^on appelle le fac dans «
lequel ils mènent leur poiffon. Tous riqs" fumeurs s’en fervent pour «
mettre leur tabac bâché. ... On les' paffë'eômme des peaux d’agneaux, ce
& elles font bien plus belles & plus douces; elles deviennent de «