
4ù * H i s t o i r e N a t u r e l l e
ne devroit - il pas toujours trouver ainfi fa fureté en
«‘éloignant du plus fort î mais malheureufemënt la tyrannie
efl dans les mains de l’homme, un infiniment qu’il
déploie & qu’il étend auffi loin que fa penfée.-
Ces oifeaux nôus parurent avoir oublié pendant tout
l’hiver l’ufage de leurs ailes ; ils ne marquèrent aucune
envie de s’envoler ; ils étoient à la vérité très- abondamment
nourris, & leur appétit tout vehement qu il eft
ne pouvoit guère les tourmenter; mais au printemps ils
remirent de nouveaux befbins & montrèrent d’autres defirs :
on les vit s’efforcer de s’ élever en l’air, & ils auroient pris
leur effor fi leurs ailes neuffent pas été rognées*de plu-
freurs pouces ; ils ne pouvoient donc que s’élancer comme
par bonds ou pirouetter fur leurs pieds les ailes étendues :
le fentiment d’amour qui renaît avec la faifbn, parut
furmonter celui d’antipathie & fit ceffer [’inimitié entre
ces deux oifeaux, chacun céda au doux mftinét de chercher
fon fembiable, & quoiqu’ils-ne fe convirtffent pas
étant d’efpèce trop différentes, ils femblèrent fe,;rechercher,
ils mangèrent, dormirent & reposèrent eftfemble;
mais des cris plaintifs & des mouvemens inquiets expfi-
moient affez que le plus doux fentiment de la Nature
n’étoit qu’irrité fans être fàtisfait.
Nous allons maintenant faire l’énumération des différentes
efpèces de ces oifeaux, dont les plus grandes feront
comprifes, comme nous l’avons dit, fous le nom de
goélands, & les petites-fous celui de mouettes.
d e s G o é l a n d s. 4° 5-
* L E G O É L A N D
A M A N T E A U N 01 R. (a)
Première ejpè^te,^^
N o u s lui donnons la première placé comme au plus
grand des goélands ; il a deux pieds '& quelquefois deux
pieds & demi de longueur; un grand manteau d’un noir
ou noirâtre ardoifé lui couvre fon large dos ; tout le refie
* Voye\ les planches enluminées, n 'y p o, fous îa dénomination
de Noir manteau.
^a) En Séél&il, %omoha; eh SDaôdis', \fmtn-Bag^^Lutrviae£i:;
en Norvégien , hdvrmaafej en Lappon ~, gaifo ; en Iflkhdois ,Jbrart^
bàkur; en Groënlandois, naviarlurfoak. — Bien décrit dans Clufîus
^fbus le nom de taras ingens marinus• Exoïic. iib. V,_eap.;ix, pag. i d'4,
— Larus maxirrtus'ex alto & nigrofen cæruïeo nigricà/bécfar^-Wiÿsi^,
'OrnitMll pag.Th6 1 .-4. Sibbaîd. Scot, iliujbr. part. H, life, i t ï , pag.:2,©.
_ Larus maxims ex albo &■ nigro-caruko'nigmaptêÿamsf maxmus
ingens 'Clüfû. Ray, Synopf. ,avi. pag. .127» n.° à, Larus maximus
Wilkghbeii.„Rzaczynski, Difl. nat. Polon. pag. 3 $9. — Larus maxim's
tx albo & mgro vcljubceeryledvarius. Klein, Avî. pag. r f 6, n.0> 1. —
Lartis etlbns, dorfo nigro. Larus maximus. Einnseus , "Syji. matted. X ,
'Gén. 69 , Sp. 3. — L otus maximus albüs, dorfo nigro0 Muller, Zoélog.
Dame. pag. 20’ , h.* 163. — Gavia. Moehring, Avi.~ Gen. 70'.' —
The great black and white gull. Rritifch. ,Zooibg.' pag.’ 14,0. — Grand®
^mouette noire & blanche. Albin, tome I I I , page 3 9 , pfanche 54.
•— Le grand goiflatid hoir 6c bkne.' Saleme, OrnithoL pag.‘, 3 8,j».
__Larus fuperne fplendid} niger * infeme albus ; capite efcUlloOcqneeltffibusy
rimigibus nigris, apice albis ƒ reâricibus candidis, Larus n ig er.,, . . .
Briffon, Otnithol, tome V I , page 1 y$.