
1 1 2 H I S T O IRE N a t v r e l l e
expérimenté, avoue que cet oifëau lui eft abfolument inconnu
; fon inftinét fauvage.,. fes.allures de nuit, ont pu.
le dérober long - temps, aux yeux des Obforvateurs , &
Belon qui,-, le premier l’a-reconnu, en France » remarque,
qu5alors perfonne ne put. lui en dire le nom (q).
J’ai eu pendant un mois ou cinq Semaines, un de
ces oifeàux. à: ma campagne ; on le npurrifToit de foupe,
de pain & de viande, cuite ; il aimoit ce dernier mets
de préférence aux autres : il mangeoit non—feulement
.pendant le jour, mais aufïi pendant la nuit; car après
lui avoir, donne le foir fà provifion, de nourriture ,
pn a remarqué que le lendemain matin, elle étoit fort
diminuée«-*.
Cet oifeau m’a paru d’un naturel pàifible, mais .craintif
& fauvage, & je crois que c’eft en effet par cettaraifon
qu’on le voit rarement courir, pendant le jour, dans l’état
de liberté, & qu’il prefère;l’obfcurité de la nuit, pour
fe réunir ayec fes fernblables. J’ai remarqué que dès qu’il
gperCevoit quelqu’un , même; de loin, il cherçhoit à.
s’enfuir , & que fà peur étoit fi grande qu’il fe heurtoif
contre tout ce qu’il rencontrait en voulant fe fauver..îl
eft donc du nombre des animaux qui font faits pour
vivr-e éloignés de nous, & à qui la Nature a donné pour
Sauvegarde l’inftinél de nous fuir.
Celui dont il s’agit ici n’a point fait cônnoître fon cri;
il faifoit feulement quelquefois entendre pendant les (Jeu*
Æ>- Nature de§ . Oifeaux, page
OU