
laquelle néanmoins quelques autres anciens Auteurs fönt
tombés (d); une autre erreur plus grande des Ecrivains»
modernes ï eft celle d’Ifidore, copié dans .Albert , qui
dit que le porphyrion a l’un des pieds faits pour nager
& garni de membranes , & l’autre prôpfeà courir comme
les oifèaux de terre ; ce qui eft non-feulement un fait
faux, mais contraire à toute idée de nature, & ne peut
fignifter autre chöfe, finon que le porphyrion eft un
oifèau de rivage , qui vit aux Confins de la terre &
de I l: pand^;:i-eii..^it’' qué.- l’un & l’autre élément
fournit à là ftibfiftance; car il : mange ,éri domefticitéy
des fruits, de la viande & du poiffon ; fon ventricule eft
conformé comme celui des' oifèaux qui vivent également
de graines & de ..chair (e).
O n'l’élève donc aifement : il plaît par fbn port noble *.
par fà belle-forme, par fon plumage brillant, & riche
en couleurs mêlées de bleu pourpré & de vert d’aigue-
marine; fon naturel eft paifible ; i l j ’habttue ave^ÉQ^.
compagnons de domefticité, quoique d’efpèce différente
de la fienne, & fç choifit entre eux quelque ami de
prédilection (f)y
H eft de plus oifèau pulvérateur comme le coq;
(d) Voyei Athénée*
(e) Mémoires de l’Académie des Sciences, depuis r 666- jufqu’eiï
t.66ÿ, tome 1 1 1 , partie n i . ,
( f ) Voyei dans Ælien, l’hïfltoire dim porphyrion qui mourut
de regret, après avoir perdu le coq fon camarade*
néanmoins il fe fèrt de fcs pieds'!comme d’une main
pour porter les alimens à fbn bec f g j ; , cette habitude
paroît réftdter des proportions, du cou qui eft court, &
des jambes qui font très-longues, ce qui rend pénible
l’aélion de ramaffer avec le bec fa nourriture à terre*
Les Anciens avoient fait la plupart de ces remarques fiir
le porphyrion, & c’eft un des oifèaux qu’ils ont le mieux
décrit.
Les Gréés, les Romains,, malgré leur luxe déprédateur
, s’abftinrent également de manger du porphyrion ;
ils le faifoient venir de Lyhie fii), de Comagène & de?
îles Baléares ( i) , pour le nourrir WÈ & le placer dans
les palais & dans les templesdùs' on le iaiftbit en liberté * &
y (g) Oimnt/njibum aqyji fûbinde tingens., deinde pede .ad rojlrum, veluti
manu J; 'ajferenï. Plin. U b. X r cap. 4.6.
î't fï'Alexandre de Myndeâ, dans Athénée, compte le porphyrion
au nôinbr'e dé^ oifeàux dé Lybîe, & témoigne qa’ifétoît cbftfacré aux
Dieux ‘dans cette -régional Suivant Diodore de Sicile, il* venoit des-
porphyrions du fond de la Syrie, avec diverses autres eipèfes, d’ûjfeaux
remarquables par leurs riches couleur^ 'ftjj
(i)^ Laudatiffhni^in Çomagene. . . . Baléares jnfùtg wbiliprem mitiunt.
Plin. lib. X , cap. 4 6 & .-4 $. Çes exprelfions de Pline, laudatijfimi,
nobiliorem, né doivent avoir ici rapport qu’à la grandeur ou à la beauté^.
& non à la bpnte du goût, puifqu’on ne mangepit pas cet oifèau. ■
;{k|\(k) «Les anciens Romains, 'hommes hauhains, & amateurs de
chofes fingnlières,.fe faifoient apporter des belles de toutes parts, «
pour avoir, lé plaifir de les voir : .entre autres il leur eftoit apporté «
un pifeau de’Lybie, lequel ils notnmoient de nom grec porpkyrio, »
Bel on, Nat. des "Oifeaux, page 2 2 S.