
H i s t o i r e N a t u r e l l e
tù è è 'ffij maïs àtetrê, fur tes îtets & tes têtes oùron tes
tue à coups de bâton, & en grand nombre, fans que la
troupe flupide fâche fuir ni prendre fbn effor, ni même
te détourner des chaffeurs qui les affomment l’un après
l’autre & jufqu’au dernier ( c f Cette indifférence au péril
(b) . On a donné ie nom de fols à ces oifeaux, à çaufe de leur
grande ftupidité, de leûf air niais, & dé l’habitude de fèfcOUef continuellement
la tête, & de trembler Iorfqu’ils font pofés fur les vergues
d’un navire ou ailleurs, où ils fe iaiflént aifément prendre avec les
mains. Obfervatiens du P . Feuillet (édit. i j 2 y ) page y 8. — Si le fol
voit un navire, foit en pleine-mer, foit proche de terre<f il le vient
percher fur les mâts, St quelquefois ' fi l’on àvancè la malin, il fe vient
mèttre deffus. Dans mon voyage aux îles, il y en a eu un qui paflà
tant de.fois par-deffus ma tête, que je l’enfilai d’un coup de demi-
pique. Dutertre, Hifloirc générale des Antilles, tome I I , page 2 j f .
gj§ Ces oifeaux ne font point farouches, foit à terre, foit à la mer;
ils approchent du bâtiment fahs parortre rien craindre, ioffque leur
pêche les y conduit ; les coups de fnfils, rii tout autre bruit, ne les
éloignent pas. J’ai quelquefois .vu des fous folitairps venir roder- Je
foir autour du bâtiment & fe repofer au bout des vergues, où les
matelots alloient les prendre, fans qu’ils fiffent mine de s’envoler.
Ùbfervations communiquées par M . de la Borde l Médeéih du Roi é
Cayenne. —* Voye^ auffi Labat, Nouveau Voyage aux UeS.de l’Amérique ;
Paris, S j 2 2 , tome V I, page 48 1 . Léguât, tome J., page 1 y 6 .
( c ) C ’eft un oifeau fort fimple, & qui ne s’ôte qu’à peine du
chemin des gens. Dampier, tome 1 , page 6 6. — Il y. a dans cette
île de l’Afcenfion, des fous en fi grande quantité, que nos matelots
en tuoient cinq ou fix d’ùn coup de bâton. Voyage au détroit de
Magellan, par de Gennes; Paris, i é y 8 , page 62. — Nos foldats en
nièrent (dans cette même ifle de l’Afcenfion) une quantité étonnante.
O bfirv allons faites par M , le vicomte de Querhoënt, Enfeigne des Voijfeaux
du Roi.
ne vient
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ne vient ni de fermeté, ni de couràge, puitepfils ne
lavent ni réfifter, ni'fe défendre, & encore moins attaquer
quoiqu’ils en aient tous tes moyens, tant par la force de
leur corps que par celle de -leurs armes (d). Oe n’eft
donc que par imbécillité qu’ils de te défendent pas , &
de quelque caute qu’elle provienne, Ces oiteauîx ifoitt
plutôt ftupides que fous, car Ton ne peut donner1 à la
plus étrange privation d’tnftinél, un nom qui ne çonvient
tout au plus qu’à l’abus qu’on en fait.
Mais comme toutes les facultés intérieures & les qualités
morales des animaux réfuteent dé teur i^flitution,
on doit attribuer à quelque caute • phyfique, cette -m*-
croyable inertie qui produit f abandon de foi-même, m il
paroit que cette caute confiée dans la difficulté,,que,ces
oiteaux ont à mettre en mouvement leurs trop longues
ailes impwflànce peut-être âfféz grande, pour qu’il
en rélùlte cette peiànteur qui les retient fans mouvement
( i) L d fous font de certains oîfêaux âittft 'appelés ç‘aUfejqu’i!f
fe Iaiflént prendre à « main ; ie jour iis font fur rochërs5 d’où ifs
ne foutent que pour aller pêcher; le fo’lifêtirét' fût
les arbres, Iorfqu’ils y font unë fdis perchés, quand on y méttroif:
le feu, jê crois qu’ils ne s’envoleroient point; c’èft pourquoi on leS
petit prendre jufqu’au dernier fans qu’ils branlent ; ils' chefêfërii
pourtant à fe défendre le mieux qu’ils peuvent ave'è leur bec,' mds
ils ne faüroient faire dëmàl. Hiftoïre dès Aventuriers boucaniers ; 'Pdjrmj
i ü 8 6, tome 1 , p age 1 ï - f .
(e ) Nota. Nous verrons que la frégate elfe-mêihe, malgré la
puiffance de fon Vol, paroît éprouver une peine fembkbfë 'à prendre
fon effor. Voyeç ci-dpres l'article de eet oifeau.
Oifeaux, Tome VIII. Z z