
de rouge ou de jaune ; le bec eft de cette dernière
couleur, avec l’angle inférieur fort faillant & d’un, rouge-
vif; ce que Martens exprime fort bien, en diiânt qu’il
fèmble avoir une cerifo au bec. Et c’eft probablement
par inadvertance ou en comptant pour rien le doigt
poftérieur qui eft en effet très-petit, que ce Voyageur
ne donne que trois doigts à fon bourgmeftre*; car on le
reconnoît avec certitude & à tous les autres traits, pour
le même oifeau que le grand goéland des côtes d’Angleterre,.
appelé dans ces parages herring-gull, parce qu’if
y pêche aux harengs (c). Dans les mers du Nord, ces
oifoaux vivent des cadavres des grands poiffons ; « lorfe
» qu’on traîne une baleine à l’arrière du Vaifleau, dit
» Martens, ils s’attroupent & viennent enlever de gros
» morceaux de fon lard ; c’cft alors qu’on les tue plus.
y» aijfement, car il eft prelque impoffible dé les atteindre
» dans leurs nids qu’ils pofent au fommet & dans les fentes
» des plus hauts rochers. L e bowrgmeflre, ajoute-t-il, fè fait
» redouter du inalîemucke qui s’abat devant lui, tout rpbufte
» qu’il eft, & le laide battre & pincer feus fo revancher.
» Lorlque le bourgmeftre vole, fe queue blanche s’étale
x> comme un- éventail ; fon cri tient de celui du corbeau ;
» fl donne la chafle aux jeunes lumbs, & fouvent on le
» trouve auprès des chevaux marins ( morfesJ dont il
paraît qu’il avale la fiente (d) * »
{c) Willaghty,
(d) Recueil des V oyages du Nord;> Rouen, i j i S, t. I I , p. S p .
Suivant 'Willüghbyi les oeufs de ce goéland font blanchâtres
, parlèmés de quelques taches noirâtres, & auffi
gros que des oeufs de poule, | Le P. Feuillée fait mention
d’un oifeau des côtes du Chily & du Pérou, qui, par fa
fio-ure, fos couleurs & fe voracité, rclfemble à ce goéland
du Nord; mais qui probablement eft plus petit, car ce
.Voyageur naturalifte dit que lès oeufs refont qu’un peu
plus gros que ceux de la perdrix; il ajoute qu’il a trouvé3
f ’eftomac de ce goéland tout rempli des plume&de cer-r
tains petits oifeaux des .côtes de la mer du Sud, que les
gens du pays nomment r ^ y à ^
L E G 0 É L A N D
A M A N T E A U G R I S E T B L A N C . (e)
Sixième ejpece.
I l eft affez probable que ce goéland, décrit par le P.
Feuillée, & qui eft à peu-près de la grolfeur du‘goéland à
manteau gris, n’eft qu’une nuance ou une variété1’ae cette
elpèce, ou de quelqu’autre des précédentes, prife à un
(e ) Goiland ou larus clamïde kucophoeâ, alis brevioribus, Feuillée,,
Journal 4’ffbferv. (édit. 172$), page 12 . — Klein, AvL pag. 13$ r
n.° i j . — Larus fupeme albo & varius, infernèalbïdps ; ^yeiuicc
grifeo ; imo ventre candi do ; remigibus majoribus, reârîcibufque^, pbjfeure
grifiis, exterius rufefcenie marginatis, reâricibus lateralibus interiùs maximal
parte albis. Cavia grifea, Bridou, OmitkoL tome V I , page 171 ,