
L E S P L O N G E O N S , (a)
Q u o ï q .ü £ beaucoup d’oilêaux aquatiques aféift l’ha*
bitude de plonger, même jusqu’au fond dé l’eau, en
pourfoivant leur proie, on a donfré de préférence ie nom
de plongeon à une petite famille particulière -de ces
oifeaux plongeurs, qui diffèrent des autres en ce qu’ils
ont le bec droit & pointu, & les troisdoigts antérieurs
'joints ènfèmble par une membrane entière, qui jette uft
rebord le long du doigt intérieur, duquel néanmoins
le poftérieur eft féparé. Les plongeons ont de plus
les ongles petits & pointus (b), la queue très-courte &
prefque nulle, les pieds très-plats & placés tout-à-fait
à l’arrière du corps; enfin, la jambe cachée dans fabdomen
, difpofition très-propre à l’aélion de nager, mais
très-contraire à celle dé marcher : en effet, les plongeons
comme les, grèbes, font obligés , for terrera fe tenir
debout dans une fituation droite & prefque përpendL
culaire, fans pouvoir maintenir l’équilibre dans leurs
fd/ Le plongeon , en général, fè nomme en Grec A’/foa; en Latin,
Mergus; en Hébreu & en Perlàn, kaath; en Arabe, femag; en
Italien , mergo, mergone; en Anglois, diver, dôuker's en Allemand,
ducher, duchent, toucher: en Groënlandois, naviarjbak ( Egedè ).
(b) C ’eft du grèbe & non pas du plongeon qu’il faut entendre
ce que Sdrwenckfeld dit, que feul entre les oifeaux, il a les ongle#
aplatis ; mergo unico inter ares loti funt ungues. Theriotroph. Silef
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mouvement,- àu fieu qü’ifs iè meuvent dans l’eaa d’une
manière fi prefte & fi prompte, qu’ils iévkent la ballet
en plongeant à l’éclair du feu, au. même infornt que le
coup-part les bons chaffeurs ^ poàr tirer ces
©{féaux , adaptent à leur fufil un morceau de carton,
qui en laifTant la mire libre, dérobe l’éclair de l’amorce
à l’oeil de i’olfèam.
Nous connoïffons cinq efpèces dans le genre du plongeon,
dont deux, l’une affez grande & l’autre plus petite,
fe trouvent également for les eaux douces, dans, l’intérieur
des terres & for les eaux faiées, près des côtes deia mer;
les trois autres efpèces paroiffent attachées uniquement aux
côtes maritimes, & fpécialement aux mers du Nord’. Nous
allons donner la clefeription de chacune en particulier.
* L E G R A N D P L O N G E O N (d)
Première ejpèce.
C e Plongeon eft prefque de la grandeur & de la taille
de l’oie. II eft connu for les lacs de Suiffe, &le nom de
£c) « Les plongeons de la' Louifiane font les mêmes que les
nôtres, & lorfqu’ils voient le feu du baflïnet, ils plongent fi «
promptement que le plomb ne peut les toucher, ce qui les a fait «
nommer mangeurs de plomb.» Le Page du Prafâ', Hijl. de la Lotiiftqmy
tome I I , page ’Ï’iæÎI®®
* Voyelles planches enluminées, n.° y i 4 -
(d) Avis colymbis congener, quce in acrotùo latu flüder dicitur. Gefner,
Ayi. pag.. 140. — Ans fiuder, Sjiu colymbus maximus. Aldrovande,
n ij