
}
cigne (d ), & ce feroit ie plus grand des oifèaux d’eau (e),
fi l’aibatroffe n’étoit pas plus épais , ; & fi le flamant
n’avoit pas les jambes beaucoup plus hautes ;k le ; pélican
les a au contraire très - baffes^ tandis que lès ailes, font
fi largement étendues, que l’envergure en eft de onze
ou douze pieds ( f ) . Il fe foutient donc très-aifément &
très-long temps dans l’air ; il s’y balance avec légèreté
& ne change de place ; que pour tomber à-plomb fur fà
proie, qui ne peut échapper, car la violence du choc
& la grande étendue des ailes qui frappent & couvrent
îa fùrfàcè de l’eau, la font bouillonner, tournoyer fg ),
& étourdiflent en même temps Je poifïon, qui dès-lors
ne peut fuir ; c’eft de cette manière que les pélicans
pèchent lorlqu’ils font fèuls ( h ) ; mais en qoupes ils
* ( i) M. Edwards eftime celui qdif décrit du dpuble pîùs graffd
& plus gros que le cygne. Celui dont parle Ellis, éîo'rt, dïf-il‘, deux
fois plus fort qu’un gros cygne. Voyage à la baie d’Hudfon, t. / , p. y 2 .
(,e) « Je partis le 2, octobre pour me rendre à l’îlè dé Grief, pair
» ce canal qui eff paralèlle au bras principal du Niger. ». il était tout
» couvert de pélicans ou grands gofièr?, qui le promèriqient gravement
» comme des cygnes fur les eaux ; ce font fans contredît, après
l’autruche, :fes plus grands oifèaux du pays. » Adanfon, Voyage au
Sénégal, page 13 ï .
( f ) Les pélicans décrits par M.” de l’Académie des Sciencès..,
avoiënt onze pieds d’envergure, ce qui eft, fuivant leur remarque,
le double des cygnes & des aigles.
(g) Petr. martyr. Nôv. Orb. Decad.I,ïib . VI.
~(h) Voye^ Labat, Dutertre.
\
\
favent yarier leurs manoeuvres & agir de concert ; en les
voit fe’ çjjfpofèr en ligne & nager de compagnie en
formant un grand cercle qu’ils refferrent peu-à-peu pour
y? renfermer le poilîbn f l h & fe partager la capture à
leur aile.
G es oifèaux prennent, pour pêcher, les heures du
matin & dufbir où>Ie pôiffon eft le plusten mouvement,
& choifilfent; fes*. lieux où il eft le plus abondant ; c’eft
un Ipedade- de les voir r.afèr l’eau, s’élever de quelques
piques au -deflus, & tomber lé cou roide & leur fàc à
demi - plein, puis fe relevant avec effort retomber de
nouveau,^, & continuer ce manège julqu’à ce que cette
large befàce ioit entièrement remplie ils „vont alors
manger & digérer à l’aile ipr quelquespointes de rochers ,
pu. ils relient en repos & comme afloupis jufqu’au
foir ( l ) .
Il me paroît qu’il fèroit pofliblêde tirèr parti de çet
inftind du pélican, qui, n’avale pas fa proie d’abord,
mais , l’accumule en provifion, ;& qu’on pourroit en
faire, comme du cormoran, un pêcheur domeftique; &
l’on affure que les Chinois y ont réufti fm), Labat raconte * (l)
(i) Adanfon, Voyage au Sénégal,,page /
■ fk ),.Nieremberg, Hiff. nat. lib, X , pag. 2 2 3 .
(l) Voyeç Labat, Dutertre.
(m) Voye% Je ^oyâge de Pirard -,, Paris, 1 61 y , tome I , page 3 y S;
mais Pirard fe trompe en fe perfuadam que cet, oifeau ne fe voit
qu’à la Chine,