
momies dans la plaine de Saçcaraj s’appellent puits Jet
oifemx, parce qu’on n'y trouve en effet que des oifeaux
embaumés, A fur-tout des ibis renfermés dans de longs
pots de terre cuite, dont l’orifice eft bouché d ’un ciment.
Nous, avons fait venir plusieurs de ces pots, & après les
avoir caffés, nous avons trouvé dans tous,.une efpèce
de poupée formée par lés langes qui fervent d’enveloppes
au corps de i’oifeau, dont la plus, grande partie tombe en
pouffière noire en développant fon JUmtt: on y reconnojt
néanmoins tous les os. d’un oifeau avec des plumes
empâtées dans quelques morceaux qui relient folides.
jGes débris nous ont indiqué la grandeur de l’oifeau,
qui eft à peu-près égale à celte dm courlis ; % bec qui
s’ell trouvé confervé dans deux de ces momigs, nous en
a lait reconnoîcre lé; genre. : ce bec a 1 epaifieur de celui de
la cigognev & par fa courbure il reffembie au bec du
courlis, fans néanmoins en avoir tes canehireà^& comme
la courbure en eft égale fur toute fa longueur (wÿ? il
paroît par ces caradères qu’on doit placer Tïbis entre
la cigogne A 1e courlis; en effet, il tient de fi près a
ces deux genres d’oifeaux, que tes Naturalises modernes
l’ont rangé avec les derniers, A que les Anciens l’avoient
placé avec le premier. Hérodote avoit très-bien carac-
térifé l’ibis, en difimt qu’il a te bec fort arqué. &• la jambe
confire les ibis * & dans cet Ouvrage jl n’m dit .fiffiré cfo&, Iléon
gn’on les trempoit dans la cedria comme toutes les autres inoiaies.
(m) Voyei üfi de c©s becs r epré fente daps Edwards» plmcht i o j .
haute comme la grue; il en diftingue deux efpèces (n ) ,
u la première» dit-il, a te plumage tout noir; la féconde,
qui fe rencontre à chaque pas, eft toute blanche, à
l ’exception des phimes de l’aile & de la queue qui font
très-noires, A du dénuement du cou & de la tête qui ne
font couverts que de la peau. »
Mais ici il faut diffiper un nuage jeté fur ce. paflàge
d’Hérodote, par l’ignorance des Traducteurs, ce qui
donne un air fabuleux A même abfùrde à fon récit. Au
lieu de rendre, Tau hv rmai [mlM.ov u?^ufurav 'rom clvQporno m,
à la lettre ; quoe pedihus liombum ohverfanmt foepius ;
« celles qu’on rencontrer chaque pas ». Qna traduit,
hæ quidem habent pedes vektti héminis. « Ces ibis ont les
pieds faits comme ceux de l’homme ». Les Naturaliftes
ne comprenant pas ce que pouvoir lignifier cette com-
parai-fen difparate, firent pour l’expliquer, ou la pallier
d’Inutillltefforts. ils imaginèrent qu’Hérodote décrivant
l’ibis blanc ,: avoit eu en vue la cigogne, A avoit pu
abusivement caraétérifer ainfi fes pieds, par la foible refe
femblance que l’on peut trouver des ongles aplatis de
la cigogne à ceux de l’homme ; cette interprétation fatis-
(n) Ejiis avis finies ïalis ejl, nigra tôt a vehementer eft, crurïbus inftar
giuis, rojlrô maximum in modum adunco....... ù“ hoc quidem fiecies
ejl nigrarum quoe cum Jèrpintibns pugnant. At earum quo ante pedes homi-
nibns veifantur magis (nam dupliets- ïbides fini), nudum capnt ae totum
iollum, penrta candidee, prèeter eapnt cervïcemqneèf extrema - alarum &
natium, hoc ornnia quoe dixi font vehementer nigra} entra vero if rojirum
nlteri confentanea. Euterp. num. y6.