
Pline ( t ) ; on a traduit pékean par plate#, ce qui a fait
confondre le pHican avec la fpatule ; & Ariftote lui-
même , en difint du pélecan qu’il avale des coquillages
minces, & les rejette à demi-digérés pour en foparer
les écailles (u ), lui attribue une habitude qui convient
mieux à la Ipatule, vu la ftru&ure de fon oefophage^//
car le ïae du péiican n’efi pas un eftomac où la digedion
foit feulement commencée, & c’èft improprement que
Pline compare la manière dont Yonocrotale (pélican) avale
& reprend fes alimens à celle des animaux qui ruminent
(y ); « il n y a rien ici, dit très-bien M. Perrault,
qui ne foit dans le plan général de i ’organifitipn des
oifèaux ; tous ont un jabot dans lequel fe refferre leur
nourriture; le pélican l’a au-dehors & le porte fous le
hec ( z ) , au lieu de l’avoir caché en-dedans & placé au
bas de l’oefophage; mais ce jabot extérieur n’a point la
xhaleur digeflive de celui cfes autres oifeaux, & le pélican
( t ) Poyq l’article de la fpatule.
(u ) Voyez Ariftote, Hiji. animal, lib. IX, cap. X I r ; ex mens.
Smliger.
(x) Voyez Mémoires de l'Académie des Sciences, depuis 1666
fufqu’en 1699 , tome 1 I I , partie l u , page t 89 & Suivantes*
£ Ù ) Onocretalo. . . . faucîbui ineftuteri gémis; hue omnia inexpltbik
animal rangent, mira ut fit tapacHas; mox perfeââ rapinâ, fenftum inde in
es reddita, in veram alvum, rummantis more, refert. Pftn. lib. X , cap.
XLVU.
(V) Mémoires de l’Académie des Sciences, depuis 1666 jufqu’en
1 699 , tome I I I , partie / / / , page 1 8 & Suivantes.
rapporte frais dans perte poche les. poifTons de là pêche
à lès petits. Pour les dégorger > il ne fait que preffer ce
fie for fi poitrine; & cfoftvcet aéte^èf^haturel qui peut
avoir donné lieu à la fable fr^^néralement répandue,
que le pélican s’ouvre 1$> poitrine pour nourrir, |çs petits
de fi, propre fobhanee «fj
Le pid du pélfcàii fê' trouve communément au bord
des eaux* r il le pofo à plate-terre (-k)^ & c’eft par erreur,
8c en confondant, à ce qu’il paroît, la fpatule, avec le
(a ) Voyez le Docteur Shaw, cité dans l'addition au tomé I I
d’Edwards y page 10 .
\Sÿk')- Eélnn, Soôperat & autres» ,— «. IJs, pendent fans façon à
plate - terre, & couvent ainfi leurs oeufs». % j ’gn. ai trouvé jufqp’à «
cinq fouyune femelle , qui ne le donnoitpas fa. peine de le lever «c
pour fhe laifler pafler; elfe fe contentent de 1x1e donner quelques «
coups dg bec, & de crier quand je fràppois pour Tobliger dé «
quitter fes ceufi. . . . II y en avoit quantité de jeunes'fur notré«
iflet. . . . j’en pris deux petits que j’attachai pâr le plèd à un«
piquet, où j’eus le plaifir, pendant quelques jours., de voir leur «
mère qui les nourriflbit, & qui demeuroit tout le jour avec eux, «
paflant la nuit fur une branche au-deffus de leur tête ; ils étoignt «
devenus tous trois fi familiers, qu’ils fouffroient que je lés touchafle, «
& les jeunes prenoient fort gracieufèment les petits pçiflbns que «
je leur préfèntois, qu’ils mettoient d’abord dans leur havrefac. Je «
crois que je me ferois déterminé' à les emporter, fi leur mal-pto-^ «
prêté ne m’en avoit empêché ; ils font plus1 fales que lés aies & «
les canards; & on peut dire que toute leur vie eft: partagée en c«
trois temps, chercher leur nourriture, dormir & faire à tous moraens «
des tas d’ordures larges comme la main, » Labat. Nouveau Voyage aux
îles de l ’Amérique, tome VII I , pages 2 9 4 & 2 y 6.