
y
* VA GRANDE MOUETTE CENDRÉE
o u MOUETTE À p i e d s b l e u s . (J)
Troifième ejpèce.
~L A couleur bleuâtre des pieds & du Bec, confiante
dans cette efpèce, doit la diftinguer des autres qui ont
généralement les pieds d’une couleur dé chair plus où
moins vermeille ou liyide ; la mouette à pieds bleus a de
feize à dix-fept pouces de longueur, de .la pointe du bec
à celle de la queue; fon manteau eft d’un cendré-clair;
pluûeursv des pennes de l’aile font échancrées dé noir;
tout le refte du plumage eft d’un blanc de neige.
Willughby femble défigner cette efpèce comme
la plus commune en Angleterre (t) ; on la nomme
grand emiaulle fur nos côtes de Picardie ; & voici les
* Voyez les planches enluminées , n i $ 7 7 \
( f ) Larus cinereus minor. Willughby, OnàîhoJ. pag. 262. — Noté.
Ce 11e peut être que par rapport au goéland gris que I’épit^ète de
minor, peut être attribuée à: cette mouette.— Ray, Synèpf. avi. pag.i 27,
n.°. a , 3. r— Klein , Avi.) pag- 1 57., n.° 4. — Sibb.aftJ, jScot, Mlujlf.
part. I I , lib. n i , pag/ 20__ Charleton, Entrât, pag. 100',, n.° 2.
Onomari. pag. 94 , n.* 2.—Le périt goiflarid cendré. Sm ttti, Omith.
page 3 87 . —• Larus fupernè dÜute cinereus r inferne niveus ; capite è? colk
fuperioribus albis,fufco maculatis ; remigibus fex primaribuiin. fxttemi-
tate, quatuor extimis exteriùs nigris , quinta exteriùsnigra margipatq biais
extimis al'bâ macula vèrsùs apicem * notatis ; reïlricibus candidis. Gûvia
tinirea major. Briflon, Ornithol. tome V I , page 182.
(t) The common fea-meyr.
obfervations que iVL. Bâillon a faites] fur les différentes
nuances de couleur^ que prend fuccefïivement le plumage
de ces mouettes, dans la ftiite de leurs mue^fjiiyant les
différen? âges. Dans la première année les pennçs de§
ailes font noirâtres; ce n’èft qu’après la féconde mue
qu’elles prennent un noir décidé , & qu’elles font variées
de taches blanches qui les relèvent; aucuneiçune mouette
n’a la queue blanche, le bout en eft toujours noir ou gris s
dans ce même temps Ja tête & le deffus du, cou. font
marqués de quelques taches qui peu-à-peu s’effacent &
le : cèdent au blanc pur; le bec & les .pieds n’ont leurs
couleurs pleines que vers l’âge de deux ans.!"-7
A ces obfemtions ?très ^intérefTantes, puifqu’èlles
doivent ferVir à empêcher qu’on ne multiplie lè|Vë(pècei
fur des fimples variét^. individuelles, M. Bâillon en
ajoute quelques-unes fur le naturel particulier de la
mouette à pieds bleus. Elle! s’apprivoifc plus difficilement
que les autres, & cependant elfe paraît moins
farouche en liberté; elle fe bat moins, & n’eft pas auïït
vorace que la plupart des autres ; mais elle n’eft pas aufît
gaie que la petite mouette dont nous allons parier. Captive
dans un jardin, elle cherchoit les vers de terre ; iorfqü’ôn
lui prefentoit de petits oifeaux, elle n’y touchoît que
.quand ils, étoient. à. demi-déchirés ; ce qui montre qu’elle
eft moins carnaflière que les goélands ; & comme elle
eft ’moins vive & moins gaie que les petites mouettes
dont il nous refte à parler, elle paroît tenir le milieu;.