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» for les bouées de nos ancres : iis ont ie bec garni en-
» defïbus d’une peau d’une belle couleur orangée, qui
» s’étend fous la gorge de quelques lignes, & s’enfle à
» volonté ; l’iris- ètt d’un beau vert-clair ; la pupille noire i
» le tour des paupières bordé d’une peau violette; la queue
» conformée comme celle du pic, ayant quatorze pennes
» dures & aiguës. Les vieux font entièrement noirs, mais
» les jeunes de l’année, font tous gris , & n’ont point la
peau orangée fous le bec ; ils étoient tdus très-gras (pj. »
Les cormorans font aulïi en très - grand nombre au
Sénégal, au rapport de M. Adanfon (q ) ; nous croyons
également les reconnoître dans les plutons de l’île Maurice
du voyageur Léguât (r); & ce qu’il y a d’alfez fingulier
(p) Remarques faites en 1774 par M. le vicomte du Querhoent,'
alors Enfèigne des Vaifîeaux du Roi,
(4) “ arriva le 8 octobre à Larnnaï (petite île dtt Niger J;$
ailes arbres y étoient couverts d’une multitude fi pradigieufe de
» cormorans, que les Laptots remplirent, en moins d’une demi-heure,
* un canot, tant de jeunes qui furent pris à la main ou abartus à
» coups de bâtons , que de vieux, dont chaque coup de fiifil fàifoit
tombe r plufieurs douzaines. » Voyage au Sénégal, page 8 0,
( t j « Sur un rocher, près de I’île Maurice, il VenOit dès piïèaüx
à, que nous appelions plutons, parce qu’ils ' font tout noirs coinme
» des corbeaux. Ils en ont à peu-près àuffi la forme & la grofleiîf,
» mais le bec eft plus long & crochu par le bout; le pied eft en pied
» de canard; ces oifeaux demeurent fix mois de l’année en mer, fans
*> qù’on les voie paraître, & les autres fix mois, ceux du voifinaga
» veneient les palier fur notre, rocher & y fâifoient leur ponte. Ils
» ont le cri prefque aufli fort que le mugiflement d’un veau, & ils
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dans leur nature, c’efl: qu’ils fripportent également les
chaleurs de ce climat & les frimats déjà Sibérie : il paroît
néanmoins que les rudes hivérs de ces régions froides les
obligent à quelques. migrations ; car on obforve que ceux
qui habitent en été* les lacs des ^environs deSéienginskoi,
où on leur donne le nom de baclans, s’en vont en automne
au lac de Baikal, pour y paffer l’hiver f f j ; Il en
doit être de même des ouriles ' ou cormorans de Kamtfr
cîiatka, bien décrits par M. Krafcheninicoïf^| &frecon-
noiffables dans le récit fabuleux des Kamtfohadales, qui
difent que ces oifeaux ont échangé leur langue avec les
chèvres fàuvages, contre les touffes de foies blanches
font un fort grand bruit la huit ; pendant le ; jour ils étoient fort «
tranquilles, & fi peu farouches, qu’on leur prenoit leurs oeufs fous #
eux fans qu’ils remuaflènt;. ils pondent dans les traus^du rocher le ce
plus avant qu’ils peuvent. Ces oifeaux font fort gras, de^fort «
MàuvàVîgo'ut, püaiit extrêmement & très-mal fains. (Quoique;leurs«
cèufs fie foient guère meilleurs que leur chair,, nous, .ne laiffions «x
‘pas d’en_ manger dans la néceffité, ils font blancs & auffi gro^ue ce
sçeux de nos poules ; quand on Jesr leur »voit ‘ ôté, ils ferejîifoierit ce
dans leurs trous, & fe battoient les uns contre les autres jufqu’à «e
le mettre tout en fang. » Voyagé de François Léguât; Amjlerdam,
J 70 8 , tome I I , pages 4 y & 4$ .
■ Les hâbitans de ces cantons,,croient que lorfque les baclans
fout leurs nids fur le haut d’un arbre, il devient feo; en effet, ce
nous ayons vu que tous les' arbres où il y avoit Üès nids de cesl «
oifeaux étoient delféchés; mais il fe'peut qu’ils ne fe fafTent que fur «
des arbres déjà fecs. » Gmelin, Voyage en Sibérie, tome 1 , pçge ijfjf.
(t) Hiftoire générale des Voyages, tome XIX, page 272.