
Au refte, le flammant eft certainement, un oiïèau
voyageur,-mais qui ne fréquente.que les climats chauds
& tempérés , & ne vifite pas ceux du Nord ; il eft vrai
q u ’on le voit dans certaines fàifons paraître en divers
lieux, fans qu’on .lâche précisément d’où il arrive, mais
Jamais on ne l’a vu s’avancer dans les terres lèptentrio-,
nales, & s’il en paroît quelques-uns. dans nos provinces
intérieures de France fèuls & égarés, ils fètnblent y avoir
é té jetés par quelque coup de vent. M. Salerne rapporte,
comme chofè extraordinaire ( z ) , qu’on en a tué un fur
la Loire. C ’eft dans les climats chauds que lès courlèâ
s ’exécutent ; & il les a portées de l’un à l’autre continent*
car il eft du petit nombre d ’oilèaux communs aux terres
méridionales de tous deux fia).
O n en voit au Valparais, à la Co n cep tio n , à Cuba fb ),
j ( z J ^ g e f j / à .
... (a) *c On voit dans l’îïe Maurice (île de France), beaucoup de
>? certains oifeaux qu’on appelle géans, pareéque leur tête s’élève à
jo I» hauteur d’environ fix pieds ; ilsfont extrêmement hauts montés ,
» & ont le cou fort long-, le corps n’eft pas plus gros que c'éîui«d’une
» oie ; ils paillent dans les. lieux marécageux, & les chiens les for-
» prennent fouvent, à caufè qu’il leur faut beaucoup de temps pour
» s’élever de terre. Nous en vimes un jour un à Rodrigue, & nous
» le primes à la main, tant il é t o it gras*; c’ëft Je fettl que nous ayons
remarqué, ce qui me fait croire qu’il y avoit été pouffé par quelque
vent, à la force duquel il n’avoit pu rélifter ; ce gibier eft allez bon. «;
Voyages de Franç. Le g m t ; Amjlerdam, 1 y 0 8, tome I I , p a g e ya . t
- (b) i*. Dans les petites îles, fous Cuba, à qui Colomb donna 1«
y» nom de jardin de la Reine, on voit des oifeaux rouges de la forme
OÙ les Efpagnbls fesmômmentßämjncos.féjc; il s’en trouve
à la côte de Venezuela près de l’îfe blanche & de l’île
d Avesj,■ & fut I: île de la Roche qui n eft. qu’un jamas^
d’écueils (d )j ils,.font hier? connus* à Cayenne, où les
naturels du pays leur donnent, le nom àc;wcoco; on le$
voit border le rivage de: la. mer ou voler en tro u p e s ^ ;
on Içs retrouve dans les îles de Bahama/J ÿ . Hans Sienne
le3 place dans le catalogue des oifeaux de la Jamaïque (g )%.
Dampier les retrouve à Rio de la Hacha ^ ÿ ils' fönt en
très-grand nombre à Saint-Domingue ( i)5 aux Antilles- I
dés grues, qui ne fe trouvent que dans de® îlës, o& ifs Vivent d’eau «
iàlée, ou plutôt de ce quiis y trouvent propre àiJe$*mbvrr|?- »
Herrera, cap. x m .
(c) De Laët, Defcrip. ind. oeàd. lib. I f cap. H .
(d) Id em , lib. X V ÎII, cap. x n .
I (e) Barrère, Hiß. niât, de la Frame equinox. Les bois à Cayenne
font peuplés de fiammands, de colibris, d’ocos & de tovyians., Voyage,
de Ffoger,
( f ) Klein,; D e avib. erŸah p â g .,itfp
I f. (ê) Hift. nat. of Jamaïe. tom. Il, pag, y À i . Thefo are common
in the Marshy and fenny plates, and Likewife shallow baies’’ of
Jamaica j
W « J ’ai ru des flamingos à Rio dé la Hacha, & à une île fi tuée
près du comblent de l’Amérique, vis-à-vis de Curacao & que«
les pirates appellent l ’île dé Flamingo, à caufe de la prôdiVieufe «
quantité de ces oifeaux qui y nichent. Dampier, Nouveau Voyage
autour du monde, tome I , page 04.
(i) K A Saint-Domingue, les flamingos bordent les marais en
grandes troupes, & comme ils ont les pieds d’une extrême hauteur, «
©n les prencjroit de loin pour un efeadron rangé en batajlfe. » Hißt