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du plumage ne diffère que de quelques teintes, feulement
il eft encore plus tigré dans ce vanneau Varié, que
nous regardons comme une fécondé, race dans l’efpèce
du vanneau-pluvier. L'un & l'autre-, foivant M. Briffon,
fréquentent les bords de la mer ; mais il eft clair, par
les - témoignages que nous venons de , citer v que ces
oifeaux fe trouvent aufti dans des pays éloignés de la
mer, & même fort avant dans l’intérieur des terres en
différentes contrées.
L E S P L U V I E R S .
L ’ in s t in c t foeial n’eft pas donné à toutes les efpèces
d’orfeaux ; maismans celles ■ où il fe manifefte, il eft plus
grand, plus décidé que dans les autres animaux ; non-
feulement leurs attroupèmens font plus nombreux & leur
réunion plus fconftante que celle des quadrupèdes ; mais
il femble que ce n’eft qu’aux oifeaux feuls qu’appartient
cette communauté de goûts, de projets;, de plaifirs,•&
cette union des volontés qui fait le lien de l’attachement
mutuel , & le motif de la liaifon générale : cette fupé-
riorité d’inftind foeial dans les oifeaux, fiippofe d’abord
une nômbreufe multiplication, & vient enfùite de- ce
qu’ils ont plus de moyens & de-facilités- de fe rapprocher,
de Te rejoindre, de demeurer & voyager enfemble; ce
qui les met à portée de s’entendre & de Te communiquer
afféz d’intelligence , pour cdnnoître les premières loix de
la fociétér qui dans toute efpèce d’êtres, ne peut s’établir
quefiir un plan dirigé par des^-Vues-concertées. C ’eft cette
intelligence qui produit entre les individus, l’affeélion, la
confiafice & les douces habitudes de l’union, de la paix
& de tous- iesv biens qu’elle procure. En effet, fi nous
confijdérons -les' fbciétés libres ou - forcées -des animaux
quadrupèdes ; fort qu’ils fè réuniffent furtivement & à
l’écart dans l’état lauvage* foit qu’ils fe trouvent raffem-
blés avec indifférence ou regret fous l’empire dé l’homme
& attroupés en domeftiques ou en efclaves ; nous ne
O ifea u x , Tomé V I I I i K