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& iaiffor paflfer le corps entier dupoifïbn, qui fouvent
efl fort gros en comparaifbn du cou de fôifoau.
Dans quelques pays, comme à la Chine, & autrefois
en Angleterre ( h ) , on a fo mettre à profit le- talent du
Cormoran pour la pêche, & en faire, pour ainfi dire
un pêcheur domeftique, en lui bouclant d’un anneau le
bas du cou pour l'empêcher d'avaler fa proie, & ^accoutumant
à revenir à fon maître, en rapportant le poifîbn
qu’il porte dans le bec. On voit fur les rivières de la'
Chine des cormorans ainfi bouclés, perchés fin* l'avant
des bateaux, s'élancer & plonger au figïial qu'on donne
en frappant for l’eau un coup de rame, &- revenir bientôt
en rapportant leur proie qu'on leur ôte du beC ; cet
exercice fe continue jufqu’à ce que le maître, eorttent
de la pêche de fon oifeau, lui délie le cou & lui permette
d’aller pêcher pour fon propre compte (i).
La faim foule donne de l'aélivité au cormoran; il
devient pareflèux & lourd, dès qu’il efl r-affafié ; auffi
prend-t-H beaucoup de graillé, & quoiqu’il ait une odeur
très-forte, & que fa chair fbit de mauvais goût, elle n’effc
pas toujours dédaignée par les matelots, pour qui le
rafraîchiflément le plus fimple ou le plus greffier, efl
(h) Suivant Lynceus dans Willughby.
( i ) Voye\ Nierembèrg, page 124. •— Voyage à la Chine, par
de Feynes; Paris, 16 3 0, page 1 7 $ '—Hift. générale des Voyages ,
tome V I , page 221 .
fouvent pîusrf délicieux que les mets les plus fins ne le
font pour pptre déliqatefl^|f^}|t';‘
Du mofosies Navigateurs peuvent trouver ce mauvais
gibier for toutes, les mers, car on a rencontré le cormoran:
dans les paragçf plus éloigné^ aux Philippines (l)-9
à la nouvelle H o l l a n & jufqu’à la nouvelle Zté*-
Jande^^; Il y a dansjyja baie de Saidana une île nommée
f î le des c&fmomns, parcequ’elleeft, pour ainfi dire, couverte
de ces oifoaux^j- ils ne ■ font- pas moins communs
dans d’autres endroits-voifins du cap de Bonne-e-fpérance.
jy On en voit quelquefois , dit M. le vicomte de Quer-
boënt, des volées de plus de troil.^ents dans |a rade du «
Cap; ils font peu craintifs, ce qui vient forts doute de
ce qu’on leur fait peu la guerre ; iis font naturellementte
pareflèux ; j’en ai vu relier plus de fix heures de fuite *
i “ l*«ur 3cWr a furieuiement le goût de prxjfïon ; malgré cela
«lie afTe? bonne , parce. qu’ïfs jfogjt gras. » , P^npteç , Voyage
autour du monde, tome I I I , page 234. — « Ncps tuantes pu grau{i
nombre de cormoran que nous vîmes pçrçhys fur p-içfs dansée
les arbres, St qui étant rôtis qp cuits à 1 etu^ée, nous donnèrent «
un excellent mets, » Premier Voyage autour du monde, par M . Cook,
tome I I I , page 183.
f l ) Ou U porte le nom de colaeolo. Voyelles TVanfàjfticuis. phi*
fofophiques, «.* 28y , art. i l 1 ; & i’Hiftoire géuétdo Voyages,
tome X , page 4 1 2 .
(m) Coofc, Premier Voyage, tome IV, page 1 1 p.
(n) Ibidem, tome I I I , page 1 /y .
(»J Voyei FJacoprt, Vtyage à Madagafcar; Paris, 1661 , $. 2 4 6 ,
R r ij