
H i s t o i r e N a t u r e l l e
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Quoique ce foit au labbe à longue queue, que ces
obfervations paroiflfent avoir particulièrement rapport,
nous né laiffons pas de les regarder comme également
propres à l’èfjpèce dont nous parlons^-f qui a la queue
taillée de manière que ;les deux plumes du milieu font
à la vérité les plus longues, mais fans néanmoins excéder
lesautres de beaucoup ; >Jà groffeur eft à peu-près celle
de notre petite mouette, & fa couleur eft d’un.cendré-
brung ondé de grifatre (d); les ailes font fort grandes»
& les pieds font conformés comme ceux des mouettes,
& feulement un peu moins forts; les doigts font plus
courts; mais le bec diffère davantage- dé. celui de ces
oifèaux, car le bout de la mandibule fùpérieure eft afmé
d’un onglet ou crochet qui paroît fùr-ajouté ; caractère par
lequel le bec du labbe fè rapproche dé celui des pétrels',
fans cependant avoir comme eux les narines en tuyaux.
Le labbe a dans le port & l’air de tête quelque chofo
de l’oifèau de proie ; & fon genre de vie hoftile & guerrier
ne dément pas fa phyfionomie ; il marche lé corps droit,
& crie fort haut ; il fèmble, dit Martens, prononcer i~fa,
ou jûhan quand c’eft de loin qu’on l’entend & que fa
voix retentit. Le genre de vie de cés oifèaux les ifole
jnéceffairement & les difperfè ; aufti le même Navigateur
obfèrve- 1- il qu’il eft rare qu’on les trouve raffemblés;
il ajoute que l’efpèce ne lui a pas paru mombreufe, &
(d) Nota,! Cette couleur eft plus claire au-deflbus du corps, &
quelquefois, félon Martens, le ventre .eft blanc.