
4,00 H i s t o i r e N a t u r e l l e
dé Feroë font fi forts & fi voraces, qu’ils mettent fou vent
en pièces des agneaux , dont ils emportent des lambeaux
dans. leurs nids (p); dans les mers glaciales on les voit fe
réunir en grand nombre fur les cadavres des baleines (q )ï
ds fe tiennent for ces maffes de corruption fans en craindre
i mfeétion ; ils y affouviffent à l’aife toute leur voracité,
& en tirent en même temps l’ample pâture qu’exige la
gourmandife innée de leurs petits ; ces oifeaux dépofent
à milliers leurs oeufs & leurs nids jufque for les terre*
glacées des deux zones polaires (r);, ils ne les quittent;
pas en hiver, & fembient être attachés au climat où ils
fe trouvent, & peu fenfibles au changement de toute température^.
Ariftote; fous un ciel à la vérité infiniment
plus
l (p) Forlïër, Second Voyage de Cook, tome 1 , page i y o.
(ij) Voyei i’Hiftoire générale des Voyages, tome XIX, page 4 8 }
& ci-après Parade du grifard ou mallemuche.
(r) Le 5 juin, on avoir déjà vu des glaces, qui furprirent fi fort
qu’on les prit d’abord pour des cygnes. . . . Le 11 , par-delà les 7 5
degrés de latitude, on defeendit fur i’île Bail en, où on trouva quantité
d’oeufs de mouettes. Relation de Gmtfyume Barent^, Hipire générale
des Voyages, tome XV, page 1 1 2 — On s'avança jufqu’à i’île qu’ Olivier
Noort avoit nommée Vite du i?« (près du détroit de Lemaire) ; quelques
matelots defcendns.au rivage, trouvèrent la terre prefque entièrement
couverte des oeufs d’une efpèce particuliers de mouette ; on pouy oit
étendre la main dans'quarante-cinq nids ïans changer de place, &
chaque nid coiïtenôit (trois ou quatre oeufs un peu plus gros que
ceux des vanneaux, Journal de Léfripire & SchtSttten, ddns le Recueil
de la Compagne hollândoife, tome IV, page 578'
( f ) Les oifeaux qui palfent en plus’ grand nombre au printemps
ver$
des G o é l a n d s , èfc. 401
plus doux, avoit déjà remarqué que les goélands & les
mouettes ne difparoifTent point, & reftént toute l’année
dans les lieux où ils ont pris, nailfance.
Il en eft-.de même for nos'éôfès-.de France, .ou l’op
voit plufieurs efpèces de ces oifeaux en hiver comme
en été; on leur donne,, for érocéan, le nom de mauyes
ou miaules., & celui de gabians. for la méditerraném^par^
tout lïs ifontr connusèinotés par leur voracité & pàr„Ja
dé%réabie . importunité de leurs cris redoublés ; tantôt
ils foivent Les plages baffes de la mer;p:& tantôt ils fe
retirent dans le; creux des rochers pour attendre le: poiffon
«que, les vagues -y: jettent ; fbuvent ils accompagnent. le^
pêcheurs afin de profiter dés débris de la pêche.: cette
habitude eft fans doute la feule caufe de l’amitié pour
l’homme que les; Anciens attrihuoient à ces pifeaux ^ .
Comme leur chair n’efl pas bonne à mange/ (u ), & que
leur plumage n’a que peu de valeur, on dédaigne deiesvers
la baie d’Hudfon* pour aller faire leurs petits vers le nord, &
qui reviennent vers les pays méridionaux en automne, font les' cygnés,
les oies, les canards lès lârcelles , 4es pluviers. yîinâis les mouette!
paffent l’hiver dans le pays au milieu-des neiges & des glace&V
Hijl. générale des Voyages, tome XV, page 2 6 7 ,
(t) Oppien, in exeùt,
( u) « Où n’en ppurroit pas ganter fejs yptril?, û de fes
, jmanger on n,e les jiyoit pxpQfés, à l ’?ir.--pendus par les pattéf , rla «c
.. jfête.en bas , pendant quelques jours, afoi que l’huile ou la greffe çc
,vde balçijie .forte de leur corps, & que le grand air .en ,ûte,,j[e «
mauvais ■ goût. » Recueil fles Voyages, du Nçrd, toçie I I , page .8 $•. \
Oifeaux, Tome V i l L E é e