
& fi quelque choie l’alarme, il jette Uni cri bruyant qui
s’entend de trèsdoin, & qui eft aiïez femblable au fon
d’une trompette ( i); dès-lors toute la troupe fe lève &
obferve dans fon mouvement jde vol un ordre femblable
à celui des grues: cependant iorfqu’on lùrprendices
oifeaux, l’épouvante les rend immobiles & ftupides,
& laifle au chaflèut tout le temps de les abattre prefque
jufqu’au dernier. C ’eft ce que témoigne Dutertre fk ) , &
c ’eft auffi ce qui peut concilier les récits contraires des
» les autres font occupés à chercher leur vie ; avec cela, on dit
» qu’ils éventent là poudre d’aflex loin, ainfi on les approche diffi-
» cilemçnt. N & anciens boucaniers fe fervoient, qjour les tuer, d’un
» ftratagème femblable à celui dont on dit, que les Floridiens ufent
» pour approcher les cerfs ; ils le couvroient d’une peau de boeuf, &
» prenant le deflous du v ent, ils approchoiënt leur proie fins que les
» flamands, accoutumés à voir paître les boeufs dans les campagnes,
en fûfïènt effarouchés, de forte qu’ils les tiroient à leur aile. » H if-
ïoire de Saint-Domingue, parle P . Charlevoix; Paris, i yy e, tome I ,
p a g e $ o. Voye^ la même chofe, Hiß. nat. & morale des Antilles t
page i y t .
(i) « Ces oifeaux ont le ton de voix fi fort, qu’il n’y a perfonne
*> en les entendant, qui ne crut que ce font des trompettes qui fonnent;
» ils font toujours en bandes, & pendant qu’ils ont la.tête cachée;
*> barbottant dans l’eau, comme les cygnes , pour trouver leur man»
» geaille, il y en a toujours un en fèntinelle tout debout, le cou
» étendu, l’oeil circonlpeét & là tête inquiète ; fitôt qu’il aperçoit
»quelqu’un , il fonne de la trompette, donne l’alarme au quartier,
prend le vol tout le premier & tous les autres le fuivent. » Hiß.
nat. des Antilles.
(k) « Que fi ou peut les furprendre, ils font fi faciles à tuer, que
les moindres blefïures les font demeurer fur la place. » Ibidem.
D U F LAM M A 'N T OU PH È N IC O P T È R E 4 9 3
Voyageurs, dont les uns repréfentent les fiâmmans,comme
des oifeaux defiâns ( i ) & qui ne fè laiftent guère approcher
tandis que d’autres les difènt lourds, étonnés
(n ), & fe lailfant tuer les uns après les autres f i) ; C
v Leur chair eft un met recherché rCateiby la compare
pour fa délicateflè à celle de la perdrix ; D am p iÿ dit
qu’elle eft de fort bon goût, quoique maigre : Dutertre
ia trouve excellente , malgré un petit goût de marais ; &
la plupart des Voyageurs en parlent de même j[p). M.
î (ty * *Is OIlt l’oü*i'e & l’odorat f/ îuhtiî, qu'i^ éventait de loin
les chaffèurs St les armes à feu ; pour ‘éyitfef‘auHi’ ”toiifè jïùrptofe-, «e
iis fe pofent volontiers en des lieux découverts & au' foilfeU' des «
maréèa^ès, d’où ils peuvent apercevoir de ÿfoin jeyrs çnnemis, & ««
il y en a toujoqrs .uxi de la bande qui fin le'guet.» Roc^ofort,
Hiflaire d& Antilles.
/m) Ces oifeaux fe laiffent approcher difficilement : Darhjpjer &
deux autres chalfeurs, s’ôtant placés rle^foff ^res du liÿufide ieur'cè
^traité, les furprirent avec tant de bonheur, qu’if s \ n ïjtiferent ci
quatorze de leurs trois coups. » Relation de Robert^; Hiflfire génitale
des Voyages, tome I I , page y 64.
•; (n) Stolida avis 1 dit Klein1.
(0) te Un homme en fe cachant de manière qu’ils ne puiflent ï#
Voir, en peut tuer un grand nombre ; car le bruit d’un coup dé «
Fufîl ne leur fait pas changer de place, ni fa vWé dè ceux qui font «
tues au milieu d eux, n eft pas capable d’épouvanter ïes autres, «
ni de les avertir du danger -où i l font; màis ils demeurent içs h
yeux fixes, & pour ainfi dire étonnés, jufqu’à ce qu’ils foient a
tous tués, ou du moins la plupart. » Catefby, JVat.bflirsfCàrotm
tom. I , pag. y y .
{p) “ Ces oifeaux font en grand nombre dans les pays du Cap;
leur chair eft faine & de bon goût ; on affine que leur langue a su