
252 H i s t o i r e N a t u r e l l e
fiuder qu’on lui donne fur celui de Confiance, marque,
félon Gefner, là pelànteur à terre & l’impuiflànce de
marcher, malgré l’efîort qu’il lait des ailés & des pieds
à la fois; il ne prend Ion elfor que fur l’eau ; mais dans
cet élément les mouvemens font aulîi faciles & aulîi
légers que vifs & rapides; il plonge. à de très-grandes
profondeurs, & nage entre deux eaux à cent pas de
diltance làns reparaître pour relpirer; une portion d’air
renfermée dans la trachée artère dilatée, fournit pendant
ce temps à la relpiratipn de cet amphibie ailé, qui femble
moins appartenir à l’élément de l’air qu’à celui des eaux';
il en eft de même des autres plongeons & des grèbes,
ils parcourent librement & en tout fens les elpaees dans
l’eau ; ils y trouvent -leur febfiftance , leur abri, leur
alÿle, car fi l’oifeau de proie paroît en l’air, ou qu’un
chalfeur fe montre fer le rivage,; ce n’eft point au voj
que le plongeon confie là fuite &, Ibn làlüt ; il plonge,
& caché fous - l’eau, fe dérobe à l’oeil de tous fe s ennemil ;
mais l’homme plus puiflànt encore par l’adrefle que par
la force, lait lui faire rencontrer des embûches jufqu’au
fond de fon alyle; un filet, une ligne dormante amorcée
Avi. tom. I I Ip a g . 25 3. — Colymbus maximus G(fherii, Willughby,
Ornithel. pag, 260. — Ray, Synopf. avi. pag. 12.6, n,° 8. — Colymbus.
maximus. Jonûon, Avi. pag, 8cp. — Klein , Avi. pag, 15 o , ri.0 6,
— Mer gus fuperne fatürate fufcus, marginibus pennarum rimereis * inferrù
ni bus : capite & collo fuperioribusfufris ; capiie ad latera minutis maculis
tandidis varia ; torque fafco-nigricante;: redricibus fatürate fufris, albo in
apice marginatis.. . Mergus major. Brillon, Ornilhol, t, V I , p. 105.
d’un petit poilfon, font fes ipfégès' auxquels l’oifeau fe
prend en avalant,là..,proie; il njeurt ainfi én voulant fe
nourrir, & dans d’élément même fer lequel il eft név-
tar on,trouvejfon nid pofé fer l’eau, au milieu des
grands joncs;, dont le pied eft baigriçi ^
Ariftote oblerve, avi^p raifon, que les plongeon#
commencent leur nichée dans le premier printemps,
& qué lesj; mouettes ne nichent qu’à la fin de eftté
fàifon ou au commencement de l’été ( e ) ; mais c’eft
improprement que Pline, qui fouyent ne fait que copier
ce premier Naturalifte, le contredit ici, en employant
le nom de mergus, pour défigner un orfeau d’eau qui
niche fer les a rb re s /^ cette habitude qui appartient
au cormoran & à- quelques autres bifeaux d eau, n’ell
nullement celle du plongeon puifqu’il niche au bas des
)OncS.. ' ; i,| .
Quelques Obfervateurs ont écrit que ce grand plongeon
étoit fort lilèncicux ;i cependant Gefner lui attribue
un cri particulier & fort; éclatant (g), mais apparemment
on ne l’entend que rarement.
Au refte, Willughby femble reconnoître dans cette
(è) G avi ce eefale pariunt ; mergi a brumâ, incunle vexe. Hift. animal,
Iib. V , cap. IX.
■ jd/f) Mergi & in arbore bus pariunt. Lib. X , cap. XXXII; & dé
même il confond le plongeon avec certaines mouettes, quand il lut
attribue l’habitude, de dévorer les excrémens d^ajures '1 1 . \ ■ mergi’
feliti fait devorare qua cetera redarnt. Idem, ibid. cap, X.I.Y1U
(g) Vax a/ta , Jui generis-.-