
3^ 2 H i s t o i r e N a t u r e l l e
eft en effet de tous ces navigateurs ailés, celui dont le
yoft eft le plus-fier, .le plus, puiflant &. le plus étendu ;
balancé fur dès ailes d’une prodigieufe longueur, fé. fou-
tenant fins mouvement fcnfible ; cet oifeau femble nager
paifrbfement dans l’âir tranquille pour, attendre l’inftânt
de fondre fur fa proie avec, la rapidité d’un trait ; &
forfque les airs font agités par la tempête, légère comme
le vent, la frégate s’élève jufqu’aux nues, & va chercher
le calme en s’élançant au-deffus des o r a g e s^ / elle
voyag e en tout fensy en hauteur comme en étendue;
die fe porte au large à plülîeurs Centaines de lieues (t),
& fournit tout d’un vol ces traites immenfés, auxquelles
jriy Si quemdo phtvioe impetus, aut ventorunt vis orgeat, nubes ipfas
ttttjifççndunt & in mediam aeris regioneni enituntùr, d'çnec pra altitudine
yifiBus humants fe fubducant , & inconfpïcuoe évadant. Ray, pag. ’ x j ô. '
£(j Ad trecentas mterdum leucas in altum provolant. Idem. « II n’y
» a point d’oifeau au monde qui vole plus haut, plus long-temps,
». plus aifément, & qui s’éloigne plus de terre que c e lu i-c i.... Oh
» le trouve au milieu .de la mer. à trois ou quatre cents lieues., des
» terres, ce qui marque en lui une force prodigieufe & une légèreté
» furprenante ; car U ne faut pas penfer qu’il fé repofe für l’eau,
^ comme les oifeaux aquatiques ; il y périroit s’il y. étoit une fois ;
’» outre qu’il, n’a pas les pieds. difpofés .pour, nager,. f«s' a u r a i t fi
» grandes & ont befoin d’un fi grand efpace pour prendre le mou-
», veinent néceffaire pour s’élever, qu’il ne. feroit que battre l’eau
» fan s jamais pouvoir fortir de la mer, fi une, fois il s’y étqit abattu ;
» d’où il. faut conclure que quand on le trouve à trois ou quatre cents
».lieues des terres, if faut qu’il fafle fept ou huit cents lieues avant
de pouvoir fe repofer. » Labat, Nouveaux Voyages aux îles de l’Amérique;
Paris, i y » 2 , tome VL
la durée du fjour netfoffiiânt-pas., elle continue là route
dans les ténèbres de la nuit, -& "ne^’afréte sfur la mer
que dans les lieux qui .lui offrent une pâture abon-
da n te . ^ i' - | :J » $i&
îaes jpoiftbns qui vengent en troupes dans hautes
mers, >fcomme lès >poiftons volansr fuient .par1 colonnes
& “s’élancent -en -l’air -pour -échapper -aux -bonites-]« aux
dorades qui 4ès ■ potfrfuivent, n’échapperït poîïft à n03
frégafes ; ce font ces mêmes .poïlfqpJâ tqui les .attirent ait
l a r g e e l l e s difeernent «de très-loin iqss endroits où
paffeiit leurs troupes -en colonnes, qui font quelquefois
Il ferrées ‘qu’élié$; font bruire les feaüx |g bfcm'ctrfr la fer-
face de la mer ; lest frégates fondent alors du haut des
airs, & fléchiffant leur vol de manière à rafer i’eau fki§
la toucher 0 j , elles enlèvent eiipaffamle poiffon quelles
, ïd) Sur le foir, nous vîmes plufieurs oifeatnc{qV,ou appellefrégate/g
à minuit^j’en entendis d’atitres autour du Bp,jjmentÀ à^cinq heures du
matin nous aperçumes l ’île de l’Àfcenfion., Voyage du capitaine Wallis;
Premier Voyage de Cook, tome 1 1 , page 2.00.
’ f ) Les dauphins & les bonites donnoient la chafîe à .des. bandes-
depoiffons volans, ainfî que nous i’avions,orner v-£,dans la mer Atlantique
; tandis que ^plufieurs grands.; qifçaÙxAîQirs; ; à longues. iafes <&
à queue fourchue, qu’on nomme communément frégates ^^FeTOient
fort haut en l’air, & defeendant- dans : la région inferieure^ fo'naoîént
avec une vîteffe el onnante fur un poiffon. qu’ils1 vo^piept nager, &
ne lïianquoient jamais».de le frapper de leur -bec. Second Voyage dit
capitaine Cook > tome 1 , page 2$ 1 .
î s f f ) Quelque «haut que la frégate puifïe fei trouver en -fair, quoique'
fouvent elle s’y guindé fi haut qu’elle fe dérobe à ia vue des hoHirnes*