
font noirâtres; ie bec noir, épais & robufte, eft long de
quatre pouces. Ce goéland1 eft de la plus grande espèce ,
il a cinq pieds d’envergure, mefore prjjfe fur un individu
envoyé vivant de Montreuil-fur-mer, par M. Bâillon : ce
grifàrd avoit long-temps vécu dans une baffe-cour, ou
Ü avoit fait périr fon camarade à force de le battre ; il
montrent cette familiarité baffe de l’animal vorace, que
la faim feule attache à la main qui le nourrit; celui-ci
avaloitdes poiffons plats prefque auffi larges que fon corps*;
& prenoifrauffi, avec la même voracité, de la chair crue,
& 'même de petits animaux entiers, comme des taupes,
des rats & des oifeaux (l). Un goéland de même efpèce
qu’Anderfon avoit. reçu de Groenland (m) , attaquoit les
petits animaux, & fc défendoit à grands .coups de bec
contre les chiens & les chats, auxquels il fe plaifoit à
mordre la queue. En lui montrant un mouchoir blanc,
on étoit für de le faire crier d’un ton perçant, comme
fi cet objet lui eût repréfenté quelqu’un des ennemis
q u ’ i l peut avoir à redouter en mer.
ia f e in ï a lb o Ù 1 g A fe o v a r ju s ; g u tlu r e ca n d id o ; r em îg ib u s p ia jo r ib iis J ù p è r n e
o jt f iu r e jîu f iis , fu b tu s c in e r e is ; n â r ic ib u s in e x o r tu a lb i s , fu fç o v a r ie g ta tis ,
d c ïn d e f u f f i i s , d b id o in a p ic e m a r g in a ü s > L otus v a r iu s *■ Jm ß s k tm .y , , .
L e go é lan d varié oh fe grifard. B r if fo n , O r n ith . tom . V I , p a g . 1 67.
.. y p D ’où v ien t., apparemment, que l’on a appliqué au gtifàrd la
f ib ie que fait .O v ie d o ( H ïft. J n d , uetiJ. lik . X I V ,W p , f , 4 j d’ua
oifeau-.qui a un pied palmé pour nager, & l ’autre armé dè griffes de
proie pour faifir. Voye^ Hqiems, dans YExotic. de C fu ira s .
(m) Hißt. nat. d ’Ifland e & d e G r o e n la n d , tome JJ, page y
Tous les grifards, fitivant les' obfervations de M.
Bâillon, font dans le premier âge-d’un gris-faie & fombre ;
mars dès la première mue, la. teinte s’éclaircit, le ventre
& le çorî font les premiers à blanchir, & après trois mues,
le plumage eft tout ondé & moucheté de gras &L de blanc,
tel que nous l’avons décrit ; enfüite fe blanc gagne à
mefore que l’oifeau vieillit, & les plus-vieux grifards
finiffent par blanchir prefque entièrement (n fj L ’on voit
donc combien l’on hafàrderoit de créer d’efpèces.. dans
une feule, fi l ’on fe fon doit fur ce caractère -unique,
püifque la Nature y varie à ee point les couleurs Vivant
l ’âCffle: .. 1
Dans le grifàrd, comme dans tous les* autres goélands
& mouettes , la femelle ne paroît différer du male ’ que
par la taille, qui eft un peu moindre.- Belon a voit déjà
obfervé que les grifards ne. font pas communs for la;
méditerranée ; que ce n’eft que par accident qu’il s’en
rencontre dans les terres ( o ) , mais qu’ils te tiennent en
grand nombre for nos côtes de l’Océan; ils fe font portée'
bien loin for les mers, puifqu’on nous affure en avoir
reçu de Madagascar (p) : néanmoins le véritable berceau
l: (n) Lan jetate pemarum colore mpgtwpéù varuM. MulMpZoologr
Danic. pag. 2 li'ü *
(0) M , L o ttin g e r p ré tend avoir v u qüeïqu es-uns d e ces .oifeaüx
fu r ips grands étangs de L o r ra in e , dans ie temps des poches ; & M .
H e rm an n nous'p arle d ’un?grifàrd tué aux environs-de S tra fb ou rg ,
(p) N o te s communiquées par M . le doéleur Maud uit.