
l’autre, car il fe trouve encore des variétés emr’elles qui
fomblent les rapprocher par nuances. 1
Ces oifeaux ont la tête ronde & le bec fort court &
bien garni de plumes à là racine ; ce bec eft blanc ou
jaune dans là première moitié , hoir à fa pointe ; le front
eft blanc ; il y a un bandeau noir for le fommet de la
tête & une calotte grifo la recouvre ; cette calotte eft
bordée d’une bandelette noire qui prend fur le bec &
paffe fous les yeux.; Iê. collier eft blanc, & la poitrine
porte un plaftron noir.; le manteau eft gris-brun ; les
pennes de l’aile font noires; le deffous du corps eft d’un
beau blanc comme le front & le collier.
Tel eft en gros le plumage du pluvier, à collier; fi l’on
vouloit préfenter toutes les diverfités, en diftribution ou
en étendue de ces couleurs, un peu plus claires & plus
foncées, plus brouillées ou plus nettes ; il faudrait faire
autant de defcriptiôns& l’on établirait prefque autant
d’efpèces que l’on verroit d’individus ; au milieu de :çeS
différences légères & vraiment individuelles ou locales ,
on réconnoît le pluvier à collier le même dans prefque
tous les climats ; cm nous l’a apporté de Sibérie, du cap
nigricante maculata. . . . Pjuvialij torquata. Briffon, Ornitnol. tome V,
page 6oir—• An charadrius fufcu's, jronte collarique dorfâli àbdomineque
albis ; reffricibus lateralibus utrimqui candidis, pedibus nigris. .'. . Charadrius
Alexandrians. Linnaeus, Syft. nat. ed. X , Gén. y p , Sp. ;0é-Vel
ihatàdfius fhféià pèàotâîï 'iïigtâ ; jupeftiliS albis f reéltkibuS dpiee albis,
faftiâ nigrâ, pedibus camlets...'Charadrius Ægypùus. Idem, ibidem,
Sp. Jv
de Bonne-efpérance, des Philippines (p ), de la Loui-
fiane & de Cayenne (q); M. Cook l’a rencontré dans le
détroit de Magellan (r), & M. Ellis à la baie d’Hudfon
( f ) . Çe pluvier à Collier eft l’oifeau que Marcgrave
appelle tnatuitm du Brèfii (t), & Willughbyen le remarquant,
eft frappé de la conféquence qu’offre ce fait;
lavoir qu’il y a des oifoaux communs à l’Amérique méridionale
& à l’Europe (u); fait étonnant en lui-même,
& qui ne trouve d’explication que dans le principe que
nous avons établi for la nature des oifoaux d’eau & de
rivage, lefquefs voyagent de proche en proche, & s’accommodent
à toutes les régions, parce que leur vie
tient à un élément qui rend plus égaux tous les climats,
& y fournit/par-tout le même fonds de nourriture, en
forte qu’ils ont pu s’établir du Nord au Midi, & fo
trouver également bien fous les tropiques & dans les
zones froides.
Nous regarderons donc comme une de ces efpèces
(p) Sonnerat. Voyage à la nouvelle Guinée, page S y .
: (q) A Cayenne on If nomme collier; & les Efpagnoïs de Saint-
Domingue en,le voyant habillé de noir & de blanc, comme. leurs
moines, l’appellent frailecitos ; & les Indiens, îhegle, thegle, d’après
£bn cri. Voye\ Feuillée, Obferv. édit, i y 2y , Préface, page y .
St) A là baie Familie. Second Voyage de Cook, tome I I , page 64.
' (ß) Vers la rivière Nelfon. Voye^ Eilis. Voyage à la baie d’Hudlbn;
Paris, 1 y4 y , tome JJ, page y 0.
M MatuKui Brâfüïénfbus. Marcgïâve, Hiß. nat. Braß. pag. ipp,
ta) Ornithologie, page 12 1 .