
moyennes de l’aile font bordées & encadrées d’un trait
de roipr, le deflus de la tête eft brun-noirâtre; des côtés-
& la face font tachetés de gris & de blanc'; le devant du
cou & la poitrine , font d’un gris ondé & arrondi en
plaftron, au-deflbus duquel après un trait noir, eft une
zone blanche, & c’eft à ce caradère que l’on recon-
noît le mâle; l’eftomac eft roux; le ventre noir; & le
bas - ventre blanc. . ~
Le guignard eft très-connu par la bonté de fa chair,
encore plus délicate & plus fucculente que .celle du
pluvier. L ’efpèce paroît plus répandue dans je Nord que
L i s nos contrées,”à commencer par l’Angleterre, elle
s’étend en Suède & jufqu’en Lapponie (g ) ; cet oifeau
a deux paflagcs marqués; en avril & en aout|i< dans
Tefquels, il fe porte des marais aux montagnesattiré par
des fcarabées noirs , qui font la meilleure partie de fa
nourriture, avec des vers & des pept^ çoqui%es
terreftrçs , dont on lui trouve les débris dans lés-inteftins
'(h), Willughby décrit la chaffe que l’on fait des guignards
dans le comté de Norfolck , où ils font en grand nom-
bre ; cinq ou fjx ÇhafTeurs, partent enfembip , & quand
fis ont rencontré €es oifeaux, ils tendent upe nappe de
filets à une certaine diftance, en les laifTant entre eux &
(g) Dans la fixième édition du Syftema naturæ, il eft-defigné fous
te nom de charadriusLapponicus. Gen. &i 'i -Sp. j.
« (h) Lettre du doÉteur Lifter à M. Ray; Tratfdâiorts phllofophiques s
le filet;
le filet ; enfiiite ils s’avancent doucement en frappant des
cailloux ou des morceaux de bois ; ces oi/èaux pareffeux
fe réveillent, étendent un pied, une aile, & ont peine
à fe mettre en mouvement ; les ÇhafTeurs croient bien
faire de les imiter, en étendant le bras, la iambe & penfènt
les amufèr & occuper leurs yeux par ce manège, apparemment
très-inutile ( i ) ; mais enfin les guignards
s’approchent du filet lentement, d’une marche engourdie,
& le filet tombant, couvre la troupe ftupide.
C ’eft d’après ce caractère de pefàhteur & de ftupidité,
que les Angloisont nommé ces oifeaux doiterel, & leur
nom latin morinelfus, paroît fe rapporter à la même origine.
Klein dit que leur tête eft encore plus arrondie que celle
de tous les autres oifeaux de la famille des pluviers, &
il en tire un indice de leur ftupidité, par analogie avec
cette race de pigeons que l’on a nommés pigeons fous , &
qui ont en effet la tête plus ronde que les autres (k).
Willughby croit avoir remarqué fur les guignards, que les
femelles font un peu plus grandes que les mâles, fans
autres différences extérieures.
(î) Un Auteur , dans Gefner, va jufqu’à dire que cet oifeau attentif
& comme charmé aux mouvemens du chaflêur, imite tous fes geftes,
& en oublié feToiri de û. confervatîon, au point de fe laiflêr approcher
& couvrir du filet que Ton tient à la main. Voye^ Aldrovande,
tome III-, page 540.
(k) Capita harum avium, pus reTiquis fui generis, font cirtinata magis,
prout capita columbarum quas moreldhen nofirates appellent, derivandum
à groeco vocabuio morytos, quodfiupida avis efi. Klein, Avi. pag. 2 1.
Oifeaâx, Tome VIII. M