
foià il y a plufietirs de ces zones parallèles affez peu
profondes, mais, fort étendues en lignes tranfverfales,
A terre, ces oifeaux courent beaucoup & très-vite ; ils
demeurent attroupés tout le jour, & ne fe fèparent que
pour pafTer la nuit ; ils fe difperfent le foir fur un certain
efpace où chacun gîte a part; mais .dès le point du jour le
premieréveifié. ou; le plus foucieux, celui quelfisQlfeleÛrs
nomment Y appelant, mais qui eft peut-être la fentinelle ,
jette le cri -de réclame, hui, hieu], huit, & dans l’infta.nt
tous fies autres fe ralfemblentà cet appel; c’éll le moment
qu’on choifft pour en faire la cbafïe. On tend avant je
jour un rideau de filet, en face de l’endroit où d’on a
vu le foir ces oifeaux fe~üoucher; ; les Chaffeurs en^rand
nombre font* enceinte, & dès les premiers
appelant, ils fe couchent contre terre, pour jaiffer ces
oifeaux paffer & fe réunir ; lorfqu’i&^font raffemblés', les
Chaffeurs fe lèvent , Jettent des cris «St lancent! des bâtons
en rair;iJes pluviers effrayés partent d’unrvol bas & vont
donner dans le filet qui tombe en même temps ; fou vent
toute la troupe y refte prife. Cette grande chafTe efl
toujours fuivie d’une capture abondante ; mais ; un. O ife-
Jeur feui s’y prenant plus Amplement, ne laiffe pas de
faire bonne chafTe ; il fe cache derrière fon filet, il imite
avec un appeau d’écorce fa voix du pluvier appelant, &
il attire ainfi les autres dans le piège 9n èn prend
des quantités dans les plaines de Beauce & de Champagne*
( h ) AWrovande, tome 111, p a g e p j a .
Quoique fort communs dans la faifon, ils ne laiffent pas
d’être eflimés comme un bon gibier : Belon dit que de
fon temps un pluvier fe vendoit fouvent autant qu’un
lieyre, il ajoute qu on préferoit les jeunes > qu’il nomme
guiÜeniais.
La cMïle que l’on iàit des pluviers & leur manière de
vivre dans cette fàifcxn, efl prefque tput .ee que nous
lavons, de ce qui a rapport à leur hifloirç naturelle
hôtes paffagers plutôt qu’habitans' de nos campagnes,
ilsdi/paroiflent à la chute des neiges, ne font que re-
pafièr au printemps, & nous quittent quand les autres,
obèaux m^us arment; il.ièmble que la douce chaleur
de cette - fafon charmante qui réveille IJnfti-nél .affoupi
de tous nos/ animaux ,-fàffe fur les pluviers une impreffion
contraire ; iis vont dans les contrées pdus fepteïitrionales
établir leur couvée. & élever leurs petits, car pendant
tout retenons ne les voyons plus. Iis habitent alors les
tërfês de la Lappônie & des^ autres provinces du nord
de l’Europë/iJ, & apparemment auffi celles de l’Afie ;
leur marche eft fa même en Amérique, car les pluviers
font du nombre des oifeaux communs aux deux con-
finens, & on les voit pafTer âu printemps à la baie
d’Hudfon pour aller encore plus au- Nerdf&J. Arrivés en
troupes dans ces contrées fèptentrionales • pour y nicher,
■ ap^ Jnique, .partie étrangère,, tome XI
Académie de Stockolm, page 6 o.
(k) Hiftoire générale des Voyais, tome XV, page 2 S y .