
en forme de cui^r. » M/5 de T Académie des S cierîcef
qui ont décrit cet oilèau fous le iiom de béchafu fi) > dilènt-
que le bec eft d’un rougê-pâle, & qu’il contient une'
groffe langue bordée de papilles charnues, tournées en
arrièrequi remplit la cavité ou la large cuiller de la mandibule
inférieure. Wormius décrit aulfi ce bec extraordH
naire, & Àldrovande remarque combien la Nature s’eft
jouée dans là conformation. Ray parle de là figure étrange ÿ
mais aucun d’eux ne l’a examinée alfez foigneufement pour
décider un point que nous defirerions d’être à portéef
d’éclaircir ; c’eft de lavoir fi dans ce bec fingulier, c’eft
comme l’ont dit plufieurs Naturaliftes, la partie fiipérieurC
qui eft mobile, tandis que l’inférieure eft fixe & fans
mouvement (k).
Des deux figures de cet oilèau, données par Àldro*-
vande, & qui lui avoient été envoyées de Sardaigne >
l ’une n’exprime point les caractères du bec qur font
alfez bien rendus dans l’autre ; & nous devons remarquer
à ce lùjet que dans notre planche enluminée même, les
traits de ce bec, fon renflement, Ion aplatiflèment, nef
font pas aflèz fortement prononcés, & qu’il eft figuré
trop pointu,
(t) Anciens Mémoires de l'Académie des Sciences, tome l i t )
partie I I I , page 43* ,
(k) Cette affertion fe trouve dans le fragment de Ménïppe, d'après*
lequel Rondelet l’a répétée,/Wonnius, Cardan & Charleton prétendent
l’ayoif vérifiée.
Pline
d u F l a m m a n t ou P h ÊNICOPTMRE. 48 I
Pline lèmble mettre cet oilèau au nombre des cigognes.
& $eba fe perfuade mafià-proposque le phénicoptère
chez les Anciens; étoit rangé parmi lesiibis. Il n’appartient
ni a l’un ni à l’autre de ces genres f non-lèuJement
fon elpèce eft ifolée, mais lèul il fait un genre _à part : &
du refte, quand les Anciens placent enfemblè les elpèces
analogues,.ce n’eft point dans les idées étroites, ni luiyant
lès méthodes. lèholaftiques de nos Nomenclateurs, c’eft
en oblèrvant dans la Nature, par quelles reflemblances
des mêmes facultés, des mêmes habitudes, elle rapproche
certaines elpèces, les raflemble & en formeÿpoür ainfi
dire, un groupe réuni par des manières communes de
vivre & d’être. |
On peut s’étonner avec raifon de ne point trouver
dans Ariftote le nom du phénicoptère, quoique nommé
tians le même temps par Ariftophane, qui le range dans
là troupe des oilèaux de marais (à/^ouo/ ); mais il étoit
rare & peut-être étranger dans la Grèce. Héliodore ( l)
dit expreftement que le phénicoptère eft un oilèau du
Nil: l’ancien Scholiafte lùr Juvenal (m ), dit aufti qu’il eft
fréquent en Afrique; cependant il ne paroît pas que ce$
oilèaux demeurent cofiftamment dans les climats les plus
phauds, par on en voit quelques-uns en Italie, & cq
beaucoup plus grand nombre en Efpagne (n ) ; & il eft (l)
(l) Ethiopie, lïb. VL
(tfl) Satyre X I , vers r39,
Belon, Nat. des O ijè a tp e ,.page i p 3,
Çifeawst Toinc VIII* . . , P p p