
L E S H I R O N D E L L E S
D E M ER. (a)
D a n s le grand nombre de noms tranlportés pour là
plupart laps raifon, des animaux de la terre à ceux de
la mer, il s’en trouye quelques-uns d’alfez heureulèment
appliqués, comme celui d’hirondelle qu’on a donné à
mie petite famille d’oifeaux pêcheurs qui rdTemblent à
nos hirondelles par leurs, longues ailes; & leur queue
fourchue, & qui par leur vol confiant à la forface des
çaux, repréfèntent alfez bien fur la plaine liquide les
allures des hirondelles de terre dans nos campagnes &
autour de nos habitations : non moins agiles & aulfi
vagabondes, les hirondelles de mer raient les eaux d’une
aile rapide & enlèvent en volant les petits poilfons qui
font à la lurface .de l’eau, comme nos hirondelles y
fàifilTent les inlèéles ; ces rapports de forme & d’habitudes
naturelles leur ont fait donner, avec quelque
fondement, le nom $ hirondelles, malgré les déférences
elfentielles de la forme du bée & de la conformation
(a) En Àngloisfee fwallow; en Allemand, fee fchwàlbe ; en Suédois,
& dans d’autres Langues.du Nord, taern, tems•, jhm , d’où
Turner a dérivé le nom de fierna, adopté parles Nômenclateurs
pour diftinguer ce genre [d’oifeaux. Sur nos côtes de l’océan, les
jbirondeiles de mer s’appellent goélettes*
des pieds, qui, dans iësdiirondclIeS de mer, font garnis
de petites membranes retirées entre les doigts, & ne
leur fervent pas- pour nager car. il fomble que la
Nature n’ait confié'ces pifè'âux qu’à la puilfance de leurs
ailes qui font extrêmement* longues & échancrées comme
celles de nos hirondelles ;*y ||s:cn font le même ulàge pour
planer, cingler y plonger dans d’air en élevant, rabadTant,
coupant, croilànt leurs vol&'de mille' & mille maùièret'
^ V.foivant que le caprice, la gaieté ou l^afpeâ: de la
proie fugitive dirigent leurs mouvemêfis ; ils ne la fàififient
qu’au vol ou en fo polànt un inftant for l’eau fins la*pour-
foivre à la nagef car ils n’aiment point à nager, quoique
leurs pieds à demi-membraneux puilîènt leur donfier cette
facilité ; ils réfident ordinairement for lesrivages de la’mer,
& :fréquentent auffi les lacs & les grandes rivières/ Ces
hirondelles de mer. jettent en volant de grands cris.aigus &
.perçans1, . comme les martinets, fïir-toüt lorfque par un
temps calme elles s’élèvent en l’air à une grande hauteur,
^ (b) D ’où vient qU’AIdrovande,, en regardant les. hirondelles de
jçner comme dç petits goélands, les diftingue par le optn^de goélands
à pieds fendus : Voyc^ fon chapitre de loris Mipedibus. Omitholog*
ïtb. XIX, cap. x .
(e) « Lés màriris donnent à tous ces oifeaux légers qu’on trouve
au îarge, le nom de croifeurS iorfqu’ifs font grands, & de goélettes <*
lorfqu’ils font petits. » Remarques faites par M. le vicomte de Quer*
boënt■: & par ; les notices ' Jôiritfes * aux * rertiafqüeS ‘ de cet * excellent
obferVateur, : noys reconnoiifohs, en effet dans ces eroifeurs & ce?
goélettes, des hirondelles de : mer,