
formé dans cet oifèau des venins de tous les fèrpens
qu’il dévore ; ces mêmes Anciens ont encore écrit que
le crocodile & les fèrpens, touchés d’une plume d’ibis,
demeuroient immobiles : comme par enchantement, &
que fouvent même ils mouroient fur le champ. Zoroallre,
Démocrite & Philé ont avancé ces faits ; d’autres Auteurs
ont dit que la vie de cet oiièau divin étoit exceffi vement
longue; les prêtres d’Hermbpolis prêtenloîent même
qu’il pouvoit être immortel, & pour le prouver, ils
montrèrent à Appiorr, un ibis fi vieux difoiefit-iiS-,
qu’il' rie pouvoit plus mourir;
C e n’eft là qu’une partie des hélions enfantées dans
la religieùfè Egypte, âu fùjet de cet ibis ; la fbperftition
porte tout à l’excès ; mais fi l’on?êonfidère le motif de
fageffe que: put avqir le Légiflateur, en oonfâcram le
culte des animaux utiles ; on fèntira qu’en Égypte il etoit
fondé fur la néceifité de cônfèrver &- de multiplier ceux
qui pouvoient s’oppoifèr aux efpèces nurfibles. Cicéron (yj
; (x) Appion^,îapud Ælim.
(y) Ægyptii nuilam Belluam , nifi vJ? aliquam • utilitatem quam ex eâ
caperent, confecrarunt ; velut ibes, maximum vhn ferpentium. tônfçiunt,
cttrh fa i aves exe elfes, cruribus tfgidis, cornèd pro'cefèquê ïojfro ; avertuM
pejtem ab Ægypto t cùm volucres an gués > r~ex vqfiïtate Lykiee, vento
Africa Anveâas, mterficimt atque etrrfumimt, ex q ta ft pt ittfc nec'WSffi
vives noceant nec odore mortuæ ; eam ob rim invdcdritur ab Ægyptijs
Ibes. De nâf; Deorufia ,.Jib. I.
Nota. Je ne puisnf-empecher de remarquer ici une mépfife de
M. Perrault fur ce pafïàge; . il dit ( anciens Mémoires de l’Académie,
remarque judicieufement, que les Égyptiens n’eurent
d’animaux fàcrés que ceux defquels il leur importoit que
fe. vie fût rcfpeé|ée, à caufè de la grande utilité qu’ils en
târoiçpt ( z j f jugement fege & bien différent de celui de
Pimpéppux/) Juvénal ?jgui compte parmi les crimes de
l’Égypçe * là ygnçration pour l’ibis ^ .& déclame contre
ce fufee*> î ë e {§ %3£rfli|j^n exagéra fans doute, mafe
que îa; fegeffe dut maintenir ; puifque telle efl en général
la fqibleffe de l’homme, que les Légillateurs les plus
profonds ont cru devoir en feire le fondement de
Ipurs j ' ^ i , -j, j , ■
Er> nou% occupant maintenant de l’Hiftoire naturelle^
& desJiaivitudes jféfljgs de l’ibis^ïnous lui reconnoîtrons
non-feulement un appétit véhément d,e ja chair de fèrpens,
irjais encore une {orte. antipathie contre tous les reptiles :
tofne l i t , partie f l i ) , que fuyant (é témoignage de Çiçér,cp>,: le cadavrt
^ihlAbÛM'jewrJe^m *ineàvàbj & Ià-detî&:'#-;^ïwrVë qUê;scë3Ié qui
■ fut dilTéqùeg,-, -^quoique marte -depuis- plufieurs jpurs, n’étoit ppiat
tftfefte,; cjajis ce préjfëg$yi lm tro^§,mpipe une çepur e%rffdble. -Il fq
pjeqt que i ’^bis, qomiqe tous Qjfeaux*, j<^e ‘ cjhaîf SÇÇÙÇ , fçit long-
.tempsf^Rm de^fe ’corrompre ; piais ^our ie pacage de Cicéron, $
èft clair' qu'il fe rapporté ‘aüx fèrpens, qui ,l aït-iï fainp 'aévùrés par
les îBîs^^ae- nuifent vivons• par leurs morfupes| ni pmrtsfdr .leur puanteur.
II. parobkùffit$e d’afooKd d’apîïtou^'tstte rai&ji au culte du
eroçodtlet mais outré qu® ïfsétôifradoré que dans Une fëul© ville du
Nome Arfmoïte, & que richirfeumon fou âutà'goriifte l’étoit dans toute
F Égypte i^cette ville des, çrof ocjjies rte les.adoroit.que par erairue &
pour les tenir éloignés par un culte fa yçrité ju%ifé, _dfun |ieu
où naturellement le fleuve ne leSs avoit point gçrtçs.
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