
cette circonftance jointe à ce que le râle & les cailles habitent
également les prairie« , qu'il y vit.feul, & qu'il eft
beaucoup moins commun & un peu plus gros que la caille *
a fait imaginer qu’il fe mettait à la tête de leurs- bandes,
comme chef ou condudeur de leur Voyage & c’eft
ce qui lui a fait donrfer le nom de Roi des cailles ; mais
il diffère de ces oifèaux par les • caraélères de * conformation
, qui tous lui font communs - àvecdês autres râle«>
& en général avec s les oifeaux de marais {'e^y comme
Ariftote l’a fort bien remarqué La plus grande
reffemblance que ce râle ait avec la caille’, ell dans le
plumage, qui néanmoins eft plus brun & plus doré ;
le fauve domine flir les ailes ; le noirâtre & le rouffâtre
forment les* couleurs du corps * elles font traeéesfur
les flanSs, par lignes tranfverfàles, & toutes font plus
pâles dans la femelle qui eft aufli un peu moins grofte
que le mâle.
C ’eft encore par l’extenfton gratuite d’une analogie
mal fondée que l’on a fuppofé au râle de terre, une
fécondité aufli grande que celle de la caille ; des obfer-
vations multipliées nous ont appris, qu’il rie pond guère
( d ) Cum coturnicesabeunt, diuibus Jingulacû, oto ù* ortygomeira
projtcifcuntur; atque etiam cynchramo a quo reyocantur noQu. Àriftot. Hifi.
mimai, ,13a. V IH , : cap. xii.
(e) Cofkmmiter , fed perperam, cum coturnicibus cmfunditur, nihil cum
toîurnice commune habens. Klein.
(f) Oriygometra formâperinde ac lawjlrts ayes. iib» VIII, cap.xiï.
que huit à dix oeufs, & non pas dix-huit & vingt : en effet,
avec une multiplication aufli grande que celle qu’on lui
fuppofey fon efpèce feroit néceffai rement plus nombreufo
qu’elle ne l’eft en individus, d’autant que fon nid fourré
dans l’épaiffeur des herbes eft difficile à trouver : ce nid
fait' négligemment avec un peu de moufle ou d’herbe
sèche,,* eft ordinairement placé dâhs une petite foffe du
gazon ; les oeufs, plus-gros que ceux de la caille, font
tachetés de marques rougeâtres plus larges ; lés petits courent
dès qu’ils font éclos, en fuivant leur mère, & ils no
quittent la prairie que quand iis font forcés de fuir devant
lÆfaulx qui rafe leur domicile. Les couvées tardives font
enlevées par la main du faucheur ; tous les autres fe jettent
alors dans les champs de blé hoir , dans les avoines & dans
les friches couvertes de genêts , ou on les trouve en été, ce
qui les a fait nommer ^^^^«fr^quélques-uns;retournent
dans les prés en regain à la fin de cette mcme ûifon.
Lorfque le chien rencontre un râlé, on peut le recon-
noître à la vivacité de fa quête, au nombre de faux arrêts y
à l’opiniâtreté avec laquelle foifeau tient & fe iaiffe quelquefois
ferrer de.fi près, qu’ il fe fait prendre ; fouvent il
s’arrête .dans fà fuite, & fe blotit de forte que le chien
emporté par fon ardeur, paffe par-deffus & perd fà trace;:
le râle, dit-on, profite de cet inftant d’erreur de l’ennemi
pour revenir fur,fe,voie & donner le changé; il ne part
qu’à la dernière e^némité , & s’éleieaffez haut avant de
filet; il vole pefâmment & ne va jamais loin; on en voit