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couvées qui perpétuent l’elpèce, car la dépopulation
des autres eft fi grande, quun bon Obfervateur qui a
particulièrement étudié les moeurs de ces oifeaux (h)fi
eftime qu’il *en échappe au plus un dixième à la ferre
des oilèaux de proie, particulièrement des buzards.
Les foulques: nichent de bonne heure au printemps,:
& on leur trouve de petits oeuls dans le corps dès : la
fin de l’hiver (ï); elles relient fiir nos étangs pendant la.
plus grande partie de l’année, & dans quelques endroits»
elles ne les quittent pas même en hiver (k). Cependant
en automne elles le réunifient en grande troupe, & toutes'
partent des petits étangs pour le ralfembler fur les grands,
fouvent elles y relient jufqu’en décembre, & lorfque les*
frimats, les neiges & for-tout la gelée les chaflent. des
cantons élevés & froids, elles viennent alors dans la.
plaine, où la-température efi plus douce, & c ’elt le
manque d’eau plus que le froid qui les oblige à changer,
de lieu. M. Hebçrt en a vu dans un Hiver très-rude*
furie lac de Nantua qui ne gèle que tard, il en a.vu:
dans les plaines de la Brie, mais en petit nombre (ty,
(h) M. Bâillon, , .
( i ) Selon,
•fiji] Comme, en baffe Picardie, fuivant les obfèrvations de M.
Paillon.
(I) « II y a apparence que ce if eft pas le froid qui les chaflç ,
» mais le manque d’eau; j ’en ai tué par de fortes gelées, & j’en ai!
» vu pendant le rigoureux hiver de 17 5 7 for le lac de Nantua qui
gèle très-tard, »? Rçte communiquée par AI» Hebert.
en plein
d e l a F o u l q u e . n y
en plein hiver; cependant il y a toute apparence que le
gros de l’efpèce gagne, peu-à-peu les contrées Voifines
qui font plus tempérées; carLjSommèJe vol de' ces
oifoaux efi: pénible & pelant, ils ne doivent pas aller fort
loin, & en efièt ils reparoilfent dès le mois.de février.
On trouve la foulque dans toute l’Europe , depuis
l’Italie julqu’en Suède ; on la connoît également en,
Afie (m); on la voit en Groenland,, li Egède traduit
bien deux noms Groënlandois, qui, félon là verfion,
défignent la grande & la petite foulque (n). On en dif-
tingue en efiièt deux efpèces;,'|ou plutôt deux variétés,
deux races qui fobfiflent for les mêmes eaux faits le
mêler enlèmble, & qui ne diffèrent qu’en cè que l’une
efi: un peu plus grande que l’aUtre ; car xeux qui veulent
jiillinguer- la grande foulque.ou macroule, de la petite
foulque ou morelle par la couleur de la plaque frontale,
ignorent- que dans l’une .& l’autre cette partie ne devient
rouge que dans la fàifôn des amours, & qu’en tout autre
temps cette-plaque elt blanche, & pour tout le relie de
la ,conformation la macroufo & la morelle font entières
ment lèmblable,s (o).
(m) Dans’îa Rerfe, on’voit quantité de morelhs. Lettre* édifiâmes,
trentième Recueil, page q i y .
(n) JSavia, Groënlandis fiulica; naviarlurfoak, fulica major,'nnigris
preedida àlis & ter go. Egtije, D iâ , Gro'ênl. Hafniçe. S
(o) M. Klein ne ies regarde, & peut-être avec taifon^ que comme
deux variétés de la même efpècé. Fojeç Ordo avium, page f J t ,n .' g ,
Oifeaux t Tome VIJL E e